Les Dépêches de Brazzaville



Handball : les exploits de l'Etoile maintiennent le Congo parmi les meilleurs du continent africain


Cela fait aujourd’hui treize longues années que les clubs congolais n’ont plus connu le bonheur de soulever un trophée continental.  Malgré ce passage à vide, les performances stelliennes maintiennent le Congo parmi les meilleures nations africaines de la discipline. L’Etoile du Congo est, en effet,  le troisième club le plus titré du continent  en Ligue des champions après Petro Atlético (dix-neuf titres) et Primeiro de Agosto ( six titres). Avec des joueuses exceptionnelles de l’époque comme Solange Koulinka, Gisèle Gassy, Linda Noumazalaye, Eugenie Atipo, Annie Akiera, Micheline Okemba, Marie Moussoki, Clarisse Opondzo, Yvonne Makouana… les Stelliennes ont fait la fierté du handball congolais  en le hissant quatre fois au sommet du podium  1985, 1986, 1990 et  1994 avant de céder le témoin à d’autres clubs.

L’Etoile du Congo remporte sa première coupe d’Afrique des clubs champions  à Rabat au Maroc en 1985 en battant en finale Grasshopper Owerri du Nigeria 22-16. Une année plus tard à Libreville, elle confirme tout le bien qu’on pensait d’elle en triomphant devant Cami Toyota de Douala 21-18. Après quatre années sans titres, les vert et jaune retrouvent la joie de gagner en 1990 à Brazzaville. Les Congolaises l’emportent devant les Camerounaises de Camship de Douala. Il fallait une fois de plus attendre quatre ans plus tard pour voir l’Etoile du Congo gagner son dernier titre africain en 1994 à Cotonou au Bénin devant Africa sport d’Abidjan 21-20. Depuis lors, aucun club congolais n’a remporté l’actuelle Ligue des champions.

L’Interclub a gagné une finale sur sept disputées

 L’Interclub  avait donné un semblant espoir au handball congolais en remportant en 2007, à Mahdia en Tunisie,  la Coupe d’Afrique des  vainqueurs de coupes dans une finale 100% congolaise d’autant plus qu’il a disputé le trophée avec  Abo sport. Dans l’ensemble, l’Interclub est le club congolais  qui a  perdu plus de finales. Sur sept finales disputées pour l’ensemble des deux compétitions, cette équipe en a perdu six. En Ligue des champions, l’Interclub s’est inclinée en 2004 à Casablanca au Maroc 25-36 face à Petro athletico d’Angola. Elle s’incline à nouveau en 2010 face à la même équipe 22-35. En Coupe des vainqueurs des coupes, l’Interclub  a perdu la finale à Niamey au Niger devant Africa sport d’Abidjan puis en 2002 à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire face à Rombo sport  mais aussi à Fes au Maroc en 2005 face à la même équipe. En 2013 à Hammamet en Tunisie, l’Interclub a courbé l’échine devant Petro athlético 32-37.

Mais l’Interclub n’est pas le seul club congolais à perdre les finales. L’Etoile du Congo avait perdu  la finale de la Coupe d’Afrique des clubs champions en 1984 en se faisant  battre à Dakar par ASC Bouaké de la Côté d’Ivoire 17-19.  En 1988  à Cotonou au Benin, l’As Cheminots n’a pas pu s’imposer devant Grasshopper d’Owerri. Le Club athlétique renaissance aiglons (Cara) à Brazzaville  en 1983 laisse filer la coupe devant ASC Bouaké. Association sportive Elf Lumière n’a pas pu faire des miracles en 2016 à Ouagadougou au Burkina faso. Elle s’incline 25-42 devant Primeiro de Agosto d’Angola.  En Coupe des vainqueurs de Coupe, Munisport a perdu la finale  de 1987 au Caire face à Camship de Douala. Le Cara est aussi passé à côté du titre en 1989 au Caire devant la même équipe 13-18. Toujours au Caire en Egypte en 1993, Uco sport  n’a pas pu faire mieux face à Africa sport d’Abidjan 15-17. Banco sport a subi le même sort en 1996 à Meknès au Maroc face à la même équipe ivoirienne. A Bauchi au Nigeria en 1998, l’Etoile du Congo a perdu sa seule finale devant Africa sport.

Abo-sport gagne la dernière médaille de bronze en Ligue des champions face à la DGSP

Les médailles de bronze, l’Etoile du Congo en a collectionnées plusieurs fois en coupe des clubs champions. Elle a obtenu ces médailles à quatre reprises ( en 1987 à Owerri au Nigeria, en 1992 à Yamoussoukro, en 1993 à Tunis et en 1995 à Cotonou. L’Interclub a occupé la troisième place à deux reprises notamment en 2003 à Cotonou et en 2009 à Yaoundé. De même pour Abo sport (en 2018 à Abidjan et 2019 à Praia). Au Cap vert, Abo sport a dominé la Direction générale de  la sécurité présidentielle, l’autre club congolais en petite finale . Le Cara a remporté une fois la médaille de bronze en Ligue des champions en 1998 à Cotonou au Bénin puis a occupé la troisième place en 1990 à Rabat au Maroc en Coupe des vainqueurs de coupes et en 2005 à Fès au Maroc. Uco sport a gagné la médaille de la même couleur en 1992 à Bauchi au Nigeria  dans la même compétition tout comme Abo sport en 2015 à Libreville et la Direction générale de  la sécurité présidentielle en 2019 à Oujda au Maroc.

Depuis plus d’une décennie, les Angolaises sont devenues les reines du handball continental. Elles travaillent d’arrache-pied pour entretenir les résultats. Voila pourquoi gagner une coupe d’Afrique tant en club qu’en sélection relève aujourd’hui d’un exploit grandeur nature. Si avec des préparations parfois bâclées, ces clubs congolais dont les joueuses composent l’ossature de l’équipe nationale arrivent quand même à obtenir des médailles, le Congo pourrait sans nul doute revenir à sa place et mettre ainsi fin au règne sans partage des Angolaises s’il change sa méthodologie de préparation. Ne dit –on pas que la meilleure préparation c’est le travail ?


James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

l'équipe féminine de l'Etoile du Congo/Adiac la joie des joueuses de l'Etoile du Congo après sa victoire à la 45e édition du championnat national/Adiac