Les Dépêches de Brazzaville



Immigration et droit d’asile: les candidats à la présidentielle française font des propositions


Nicolas Dupont-Aignan de Debout la France plaide pour l’assouplissement des visas et le durcissement de la régularisation des clandestins « sauf raison valable », et la facilitation de la libre circulation des personnes.

Marine Le Pen du Front national (FN). Elle va supprimer le droit du sol et de la double nationalité extra-européenne ; la réduction de l’immigration familiale ; la non-régularisation de migrants clandestins. Elle privilégie les programmes de retour dans les pays d’origine, limiter l’immigration légale à « un solde annuel de 10 000 », rétablir les frontières nationales, conditionner l’embauche des salariés étrangers au paiement d’une « taxe additionnelle », « réserver prioritairement » les logements sociaux aux Français. Au Tchad, Marine Le Pen a déclaré : « le refus de l’immigration massive n’est pas le rejet et la haine de l’autre. C’est au contraire une gestion rigoureuse, partagée et équilibrée des flux migratoires entre nos deux continents ».

François Fillon de Les Républicains (LR) va éloigner systématiquement les étrangers en situation irrégulière, sanctionner les pays non coopératifs dans la délivrance des laissez-passer consulaires par la réduction des visas délivrés à leurs ressortissants et de l’aide au développement, financer la politique d’immigration par des taxes sur les titres de séjour et sur l’attribution de la nationale en augmentant les frais de dossier,  éloigner les déboutés du droit d’asile, verser les allocations familiales ou d’aide au logement qu’à des personnes résidant régulièrement en France depuis plus de 2 ans ; supprimer l’aide médicale d’état sauf cas exceptionnel, inscrire dans la Constitution française le principe de quotas fixés par la loi, durcir le regroupement familial, Porter à 5 ans la durée minimale de vie commune avant l’acquisition de la nationalité par les conjoints de Français et à 8 ans la durée minimale de résidence en France pour être naturalisé. 

Le candidat du Parti socialiste (PS), Benoît Hamon, va étudier ce qui marche et ce qui ne marche pas en matière d’immigration, et en tirer des enseignements pour définir des orientations politiques. Il va accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections locales, créer un « visa humanitaire » pour les personnes en situation de détresse humanitaire, autoriser les réfugiés à travailler et renforcer les moyens d’apprentissage de la langue française. Il souhaite une répartition des demandeurs d’asile en fonction des capacités d’accueil des pays de l’Union européenne (UE).

Alors que  Emmanuel Macron d’En Marche !, fait de l’intégration « la priorité absolue » à partir de la maîtrise de langue française et la connaissance des valeurs de la République, la réduction des délais des procédures en matière du droit d’asile, la facilitation d’obtention des « visas  aux talents étrangers », des visas de circulation pour les professionnels, la simplification des modalités d’accès au travail pour les étudiants titulaires d’un master en France, le renforcement des moyens européens de contrôle aux frontières et l’institutionnalisation des partenariats avec les pays de départ et de transit des migrants, l’aide au développement sous condition et la lutte contre les passeurs.

Quant à Jean-Luc Mélenchon de la France insoumise, il veut lutter contre les causes d’émigration, c’est-à-dire les guerres, les accords commerciaux « qui détruisent les économies locales », le changement climatique, créer une organisation mondiale des migrations liée à l’ONU,  revoir le code d’entrée et du séjour des étrangers,  un programme d’aide au retour des réfugiés qui le souhaitent, la régularisation des travailleurs sans-papiers et une coopération universitaire entre l’Afrique et l’Union européenne (UE) favorisant la circulation des chercheurs et étudiants africains, ainsi que la « décristallisation des pensions des anciens combattants ».  Il entend respecter la dignité humaine des migrants et leur droit à une vie familiale et réaffirmer le droit d’asile. 


Noël Ndong