Les Dépêches de Brazzaville



Insécurité à l'Est : Des sanctions onusiennes contre la rébellion ougandaise de l’ADF/Nalu


Longtemps active dans l’est de la RDC, la rébellion ougandaise de Forces démocratiques alliées (ADF) est en passe d’être sanctionnée sévèrement par les Nations unies. C’est ce qu’a décidé mardi le Conseil de sécurité de l’ONU qui s’appuie sur des sanctions décrétées par un comité dépendant du Conseil en vertu d'une résolution datant de 2004. En fait, il s’agit pour l’organe onusien d’exhumer cette décision et de l’exécuter dans ses recommandations. Demandées à l’époque par la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, cette résolution consiste en un embargo sur les armes, un gel des avoirs et une interdiction de voyager des dirigeants de ce mouvement armé.

L’application de cette résolution se négocie au moment où cette force rebelle n’existe que de nom, sa puissance de feu ainsi que sa capacité de nuisance ayant été amoindries ces dernières années. Aujourd'hui uniquement composé d'islamistes et dirigée depuis 2007 par Jamil Mukulu, chrétien converti à l'islam, l’ADF a beaucoup perdu de sa superbe suite aux attaques lancées par les Fardc sur ses bases militaires, notamment dans le nord de la province du Nord-Kivu (est de la RDC), à proximité de la frontière ougandaise. Dans cette région montagneuse où elle est établie depuis 1995, l’ADF y a été délogée et son commandement militaire complètement neutralisé, confirment des sources onusiennes. De sorte qu’aujourd’hui, ses effectifs militaires ont été réduits à une centaine d’hommes alors qu’il y a peu le groupe gérait près de 1200 unités. Pour rappel, l’ADF-Nalu est accusée par l’ONU d'avoir « recruté et utilisé des enfants-soldats », commis de nombreuses exactions dont des violences sexuelles contre des femmes et des enfants et « participé à des attaques contre les casques bleus de la Monusco ».

       

 


Alain Diasso