Les Dépêches de Brazzaville



Insolite : Yvonne-Alice Bissakiessé s’en est allée à l’âge de 105 ans


C’est une grippe a priori banale qui a emporté la centenaire. Yvonne Alice Bassakiessé, admise à l’hôpital général de Dolisie le 20 juillet, a reçu gratuitement des soins médicaux jusqu’à sa disparition grâce aux instructions données par le directeur général de cet établissement sanitaire, Mathias Gassay.

La vie et le régime alimentaire de la disparue

Végétarienne depuis son jeune âge, Mémée Alice, comme aimaient affectueusement l’appeler les habitants du quartier 208 Lessanga dans le deuxième arrondissement de Dolisie, l’est restée jusqu’à sa mort. Femme de cœur pleine de compassion, l’illustre disparue était soldate de l’Armée du salut depuis toujours, comme en témoigne son fils aîné, François Magnagna. Ce dernier, auxiliaire de justice retraité, né en 1942 en pleine Seconde Guerre mondiale, raconte avec fierté : « Maman ne mangeait pas de tout. Elle avait son régime à elle ; légumes, poissons à écailles et fruits avaient sa préférence. Maman était une femme qui avait consacré sa vie à Dieu. Depuis les années 1940, elle s’était engagée à l’Armée du salut sous les drapeaux. »

Contrairement à son mari, décédé aveugle à l’âge de 99 ans, Yvonne-Alice Bissakiessé a su, selon Auguste Sombo, son deuxième fils, conserver sa vue jusqu’à sa mort, de même que ses capacités mentales. Bien que fatiguée par le poids de l’âge, elle avait de temps à autre la possibilité de retrouver son équilibre physique avec l’appui de son « troisième pied ». « Elle tournait dans la cour, elle rendait même visite à notre aîné qui vit non loin de chez elle », a témoigné Pierre Lignongo, son troisième fils, chef du quartier Lessanga.

Des moments de deuil célébrés dans la joie

La veillée funèbre de Mémée Alice a connu un climat particulier. À la place des pleurs, ce sont des groupes d’animation salutistes et la musique religieuse qui étaient au rendez-vous. « Tous ceux qui venaient à la veillée ne devaient pas pleurer. C’est une victoire pour elle et nous, car elle a accompli la volonté de Dieu. Nous sommes dans une grande joie, et nous devons durant ces moments rendre continuellement grâce à Dieu. Maman Alice est promise à la gloire céleste », a déclaré une habitante du quartier, Arlette Raïssa.


Jeanice-Hortence N’Guellet

Légendes et crédits photo : 

Photo : Yvonne-Alice Bissakiessé entourée de trois de ses fils, tous à la retraite. (© DR)