Les Dépêches de Brazzaville



Institut français : clap de fin du festival Cinéma au féminin


Ce samedi 14 juin s’achève le festival Cinéma au féminin (Cinef), un pari que s’était donné l’Association des femmes cinéastes du Congo à moins d’un an de sa création. En coordonnatrice consciencieuse, Clarisse Muvuba tenait à faire en sorte que l’événement traduise l’ambition de la nouvelle génération de cinéastes qui ne cesse d’afficher sa volonté de sortir de l’ombre.

Le coup d’essai de la première édition n’a pas manqué de buter contre certaines difficultés, à considérer telles des expériences qui forcent à tirer des leçons dans l’espoir de mieux faire la prochaine fois. C'est donc dans cet ordre des choses qu’il faut placer la soirée du jeudi 12 juin qui coïncidait fort malheureusement avec le début du Mondial 2014. Pourtant le rire et la musique étaient au rendez-vous, car l’affiche attrayante avait pour entrée la série humoristique d’Hallain Paluku, Sofa. Et pour finir en beauté, Rumba ya mundele, le documentaire qui met en exergue le métissage de la rumba offert par le groupe Paris-Kinshasa Express (PKE) tenu par son leader, Patrick Mundélé.

Très peu ont donc pu voir la performance de PKE, dont certains stupéfaits d’entendre Niwa Koshi, le bassiste japonais s’exprimer dans un lingala familier à la manière des musiciens Kinois. Voir ce projet de métissage auquel prennent part Elvis Kunku, un ancien de l’Empire Bakuba, Nono Atalaku, connu autrefois dans Zaiko Langa Langa, et Yves Demukuse, un ancien sociétaire de Viva La Musica autour du chanteur français Patrick Mundélé, auteur-compositeur et fondateur de PKE aurait été édifiant pour bon nombre. Ce film expérimental de Renate Wembo, réalisé dans le cadre de l’université d’été de la Fémis, aurait sûrement eu meilleur accueil dans d’autres circonstances à Bandal, c’est Paris, pépinière d’artistes et fiefs d’origine de plusieurs vedettes de la musique congolaise, à l’instar de JB Mpiana et Werrason.

Sans nul doute, cette soirée au terrain municipal de Bandalungwa aurait dû être l’une des plus belles de ce premier Cinef ! C’était sans compter avec la proximité du stand bruyant d’une des compagnies de téléphonie de la place offrant au public l’ouverture de la vingtième Coupe du Monde sur écran géant et l’installation de celui d’une société brassicole. Au final, le festival s’est trouvé comme confiné dans un coin du vaste terrain avec pourtant un divertissement plus sain à offrir que les animations quelques mètres plus loin, surtout que le match d’ouverture n’avait pas encore commencé. C’était vraiment pas de veine !


Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Un extrait de l’interview de Niwa Koshi dans « Rumba ya mundele ». (© DR)