Les Dépêches de Brazzaville



Institut français du Congo : septembre-octobre, une réinvention


Après plusieurs mois de fonctionnement en mode réduit ou mieux interne suite à la pandémie de Covid-19, l’IFC reprend ses activités en public, certes en nombre limité. Il se réinvente pour devenir un IFC 2.0 : un centre de création, de formation, et de production de programmes audiovisuels qui seront diffusés sur les télévisions et les radios nationales congolaises. Ce qui permettra aux artistes d’avoir une audience beaucoup plus large sur toute l’étendue du territoire.

« Nous avions effectivement suspendu l’accueil du public depuis le mois de mars, mais on n’avait pas arrêté nos activités. Nous avions une activité en ligne et on avait continué à accueillir les étudiants qui postulaient pour les études en France via notre WhatsApp et autres. Après nous nous sommes aperçus qu’on allait s’installer dans une période de non durée où il serait difficile d’accueillir le public. Nous nous sommes mis dans la position où on allait continuer à soutenir la création artistique au Congo avec une capacité d’accueil limitée des personnes en respectant les dispositions sanitaires. », a expliqué Michel Pré

« C’est notre nouvelle façon de travailler, a-t-il ajouté. Plutôt que d’accueillir du public qui vient voir en masse des événements, nous allons créer des événements, les filmer, les mettre à disposition des réseaux qui vont les diffuser… Pour accueillir de nouveau le public dans les salles, il faut que la situation sanitaire s’améliore. Mais pour l’instant nous organiserons des spectacles avec un public très réduit. Comme on est à cinquante personnes, nous avons pensé monter une liste d’inscription d’une trentaine de personnes pour bien les séparer et garder la distanciation nécessaire. »

Après ces événements les conférences seront enregistrées et diffusées sur les radios et télévisions nationales et aussi mises en ligne sur la page Facebook de l’Institut.

Concernant le programme des mois de septembre et octobre 2020, la directrice déléguée de l’IFC Brazzaville, Marie Audigier, a indiqué que la médiathèque pourra de nouveau accueillir les lecteurs, sur rendez-vous, tout comme Campus France. Les cours de français et de lingala reprendront ainsi que les certifications de langue française.

Au mois de septembre et octobre, deux expositions seront organisées. « Utopicus » du jeune plasticien Jordy Kissy Moussa à l’IFC. « Les 140 ans de Brazzaville », restitution d’un atelier photo animé par Baudoin Mouanda, le photographe congolais le plus connu et primé, à l’hôtel de ville de Brazzavville.

Courant septembre-octobre, huit programmes audiovisuels auront lieux. Il s’agit de : deux hommages à deux légendes de la musique congolaise, le patriarche Edo Ganga et Franklin Boukaka. Deux tables rondes porteront sur : les Alumni (étudiants congolais ayant étudié en France) et les maires d'arrondissement de Brazzaville racontant l’histoire de la ville pour ses 140 ans. Trois documentaires sur : les Alumni, Jordy Kissy Moussa, et un artiste emblématique de la génération consciente, Keys Kolos. Le journal télévisé de l’IFC, journal d’actualités culturelles réalisé pendant une formation de trois semaines accueillant des présentateurs et des journalistes, animée par Flore Onissah, directrice de la rédaction de Brazza Mag.

Toujours courant septembre-octobre, deux événements en ligne seront organisés : la 13è édition du festival d’humour tuSeo et la quatrième édition du forum Etudes en France. Il y aura également trois événements en ligne avec un public limité à l’IFC. Il s’agira notamment : d’une conférence de la Fondation de la Mémoire de l’esclavage, et d’une rencontre littéraire et un débat d’idées.

Trois résidences de création sont aussi prévues courant la période septembre-octobre, à savoir : le tournage d’un film réalisé par Grâce Tengo, premier prix scénario des Kamba’s, et les répétitions de deux spectacles : soirée à la Basilique Sainte-Anne, marionnettes géantes pour « Le Carnaval vert ».

Enfin, deux formations sont prévues : à la direction de chant choral et éducation musicale ; aux métiers de la musique urbaine, avec, pour sélectionner les lauréats, les tremplins Mboté hip hop à destination de jeunes rappeurs, DJ, danseurs, slameurs et managers. Près de cent jeunes recevront une formation ! Des créations vont éclore, les évènements existeront sur les radios et télévisions, ou en ligne.


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Michel Pré et Marie Audigier lors de la conférence de presse (crédit photo/ ADIAC) Photo 2 : la couverture du programme IFC septembre-octobre 2020 (crédit photo/ IFC)