Les Dépêches de Brazzaville



Interview. Bertrand Bebert Etou : « Quelquefois il faut une séparation pour créer la diversité »


Les Dépêches du Bassin du Congo : Pouvons-nous savoir ce qui s’est passé au sein du groupe Extra Musica Zangul et quel a été votre rôle en tant que manager ?

Bertrand Bebert Etou : je suis manager et producteur d’artiste et au regard de tout le travail que j’effectue pour mettre un artiste en orbite, le valoriser et le vendre, ce que je demande en retour c’est juste de la sincérité et de la reconnaissance. Cependant, lorsqu’un artiste remercie ta loyauté par des coups bas, il faut se séparer de lui. A propos de la dislocation du groupe Extra Musica, il faut souligner que cela était prévisible mais que c’est grâce à mon rôle de sapeur-pompier que ce groupe est resté soudé pendant longtemps. Aujourd’hui, par contre, je me suis révolté à la suite de certaines médisances faites à mon nom par le leader du groupe, c’est simplement triste. Il faille retenir que je ne suis pas à l’origine de cette séparation, qui n’est d’ailleurs pas la première du groupe. Contrairement à ce qui se dit dans la rue, le groupe ne s’est pas séparé pour des raisons financières mais plutôt de gestion.

LDBC : Lunion fait la force, dit-on. Ne pensez-vous pas que cette séparation portera préjudice à la musique congolaise ?

Sonore Digital (un des leader du groupe) : Je ne pense pas car quelquefois il faut une séparation pour créer la diversité. En ce qui nous concerne, si ce n’était pas le cas, les Congolais ne danseraient pas « Choc » aujourd’hui. Le marché de la musique congolaise est très dynamique en ce moment, il y a une diversité de sonorités pour le bonheur des mélomanes. Il y a un nouveau groupe qui est venu enrichir ce secteur et c’est une très bonne chose.

BBE : Ne voyons pas seulement le côté négatif de la séparation, mais plutôt cette concurrence loyale qui existe actuellement dans la musique congolaise car il faut noter que le groupe Extra Musica Nouvel Horizon vient de marquer d’une pierre blanche le paysage musical congolais. En effet, en trois jours, le clip de « Choc » a déjà enregistré 70.000 vues sur la plate-forme youtube. C’est une première au Congo.

LDBC : Quelle est la stratégie mise en place par Berbert Etou Prod pour aller au-delà de ce que nous voyons dhabitude,

BBE : Nous n’allons pas réinventer la roue. Toutefois, nous prévoyons faire une communication de proximité, c’est-à-dire utiliser les panneaux publicitaires et faire usage des réseaux sociaux pour booster la visibilité de l’album à venir. Je tiens à souligner que, grâce à ce single et à la stratégie mise en place, nous avons été sollicités à prendre part au festival des musiques du monde du 7 au 8 mars à Bouaké en Côte d’Ivoire. A notre retour, nous allons enfin faire un grand concert au Palais des congrès de Brazzaville pour présenter l’album au public.

LDBC : Quelle est la chance de ce groupe pour ne pas quil termine comme ceux quon a connus ?

BBE : Au-delà du talent dont ils sont pétris, ce groupe a encore des choses à donner au public. Au regard de leur âge se sont des jeunes mais qui ont une grande expérience et ça ce n’est pas à négliger. Alors donnons-leur la chance d’y croire. Je tiens aussi à souligner qu’au-delà de la relève qu’il est prêt à assurer, ce groupe nous réserve beaucoup de surprises. Par ailleurs, notons qu’au sein de Berbert Etou Prod nous avons d’autres artistes que nous développons tels Spino Stays et Lionel Etou.

 

 


Propos recueillis par Sage Bonazebi

Légendes et crédits photo : 

Bertrand Bebert Etou