Les Dépêches de Brazzaville



Italie : la Banque alimentaire appelle à de nouvelles habitudes de consommation


À l’Exposition universelle de Milan mardi, la Banque alimentaire italienne est revenue sur un combat qu’elle a engagé depuis des années : la lutte contre le gaspillage d’aliments. Chaque année, l’Italien moyen déverse dans sa poubelle quelque 5,1 millions de tonnes d’aliments encore consommables. Récupérée, une telle quantité pourrait désaffamer bien des individus en situation de précarité, de plus en plus nombreux, comme le signalent les Caritas de la péninsule. Surtout, l’Etat pourrait y gagner, souligne la Banque alimentaire.

Présentant une étude conduite par ses services Andrea Guissani, président de cette institution, a demandé que les pouvoirs publics légifèrent pour empêcher le recours automatique à la poubelle lorsqu’un aliment présente une difformité, arrive à peine à la date de péremption ou n’attire plus des consommateurs. La Banque alimentaire signale que 53% de ce gaspillage provient du secteur primaire. Or, de l’agriculture jusqu’aux tables de restaurant, il est possible de récupérer de quoi donner à manger aux 4 millions de personnes qui continuent de souffrir de la faim en Italie.

Un projet de loi a bien été déposé au Parlement italien, mais il est encore « en phase de végétation ». Personne ne sait quand il sera inscrit à l’ordre du jour des députés. Beaucoup d’entre eux ne cachent d’ailleurs pas qu’une loi ne peut pas empêcher quelqu’un de jeter de la pizza qui ne lui plaît plus ou la nourriture dont il veut se passer quand il n’a plus d’appétit. « C’est vrai, reconnaît Guissani ; une loi ne peut résoudre un tel problème. Mais elle peut être un instrument utile pour véhiculer un comportement même épisodique, et rendre vraiment structurel le circuit du don ».

Les membres de la Fondation de la Banque alimentaire avaient été reçus en audience par le pape François au Vatican samedi dernier. Le Souverain pontife avait appuyé leur engagement, soulignant qu’il restait au service de l’homme. « Nous ne devons pas oublier que les nécessiteux sont des personnes, pas de simples numéros ; ils ont chacun un fardeau de douleur qui semble parfois impossible à porter ». Il s’agit, avait plaidé le pape, de « les aider à retrouver leur dignité ; les remettre debout. Je vous encourage à être pour les pauvres des frères et des amis ; à leur faire sentir qu’ils sont importants aux yeux de Dieu ».


Lucien Mpama