Les Dépêches de Brazzaville


Jérusalem: l'ONU "très inquiète des risques d'une escalade violente"


"Du 6 au 8 décembre" sont annoncés "trois jours de rage", a ajouté le réprésentant de l'ONU lors d'une liaison vidéo de Jérusalem organisée à l'occasion d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité convoquée à la demande de huit de ses membres après la décision américaine.

Nickolay Mladenov a mis en garde contre le risque que cette décision provoque "un radicalisme religieux". "Jérusalem est la question la plus complexe" à résoudre dans le conflit israélo-palestinien, a-t-il insisté, en évoquant le "symbole de la foi chrétienne, juive et musulmane" que cette ville représente. Seule une "négociation entre les deux parties" peut décider de son avenir.

Nickolay Mladenov a appelé les dirigeants du monde entier "à montrer de la sagesse" pour ramener le calme dans la région.

La réunion en urgence du Conseil de sécurité, composé de quinze membres, a été demandée par la Suède, la France, l'Italie, le Royaume-Uni, la Bolivie, l'Uruguay, l'Egypte et le Sénégal. Plusieurs de ces Etats considèrent que la décision américaine viole des résolutions de l'ONU.

Il s'agit d'une "violation de la légitimité internationale", a souligné l'ambassadeur égyptien, Amr Aboulatta, en évoquant une "ville sous occupation". Son homologue suédois, Olof Skoog, a rappelé la résolution 2334, adoptée le 23 décembre 2016, qui souligne que le Conseil de sécurité "ne reconnaîtra aucune modification aux frontières du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, autres que celles convenues par les parties par la voie de négociations".

Cette résolution avait été approuvée par quatorze pays, les Etats-Unis dirigés alors par le démocrate Barack Obama ayant choisi l'abstention, ce qui avait permis l'adoption du texte. "Le moment est venu d'avancer vers un accord de paix détaillé", a aussi réclamé le diplomate suédois.

La décision de Donald Trump, qui ne se concrétisera pas avant plusieurs années, a provoqué la fureur du monde arabe et suscité une réprobation générale des partenaires de Washington. Interrogé avant la rencontre sur ce qu'il fallait attendre de cette réunion en urgence du Conseil de sécurité, un diplomate a répondu: "Rien". Selon un autre, la réunion devait montrer "l'isolement" des Etats-Unis sur ce dossier.


D'après AFP