Les Dépêches de Brazzaville



Journée nationale de l’arbre : un geste pour sauver la planète


Depuis 1986, le Congo célèbre la Journée nationale de l’arbre dans le but de préserver l’environnement. Cette journée a mobilisé le président de la République, les membres du gouvernement, les présidents des institutions constitutionnelles, les associations, les autorités locales et d’autres personnalités sur l’ensemble du territoire congolais, autour du thème : « L’arbre procure des revenus, l’arbre protège notre cadre de vie, l’arbre produit des médicaments, des aliments et d’autres biens. »

A Bambou Mingali, dans le district d’Ignié, quelque 16 320 pépinières d’Acacia auriculiformis ont été plantées sur une étendue de 20 hectares. Cet espèce d’arbre à croissance rapide de la famille des fabacées peut pousser jusqu'à 30 mètres de haut et 50 centimètres de diamètre. Par contre, au village Ebami, 2000 plants d’Azobé ont été enfouis sous terre. Cette espèce est exploitée dans les travaux hydrauliques, dans la construction des chemins de fer…

La vision du pays est de couvrir à 70% le territoire national de forêts. Le Congo est le premier pays à instaurer une journée de l’arbre, bien avant la prise de conscience de la communauté internationale sur la préservation de l’environnement. Cette journée vient donc en réponse à la lutte contre la déforestation. Grâce à ce geste accompli chaque année, le Congo envisage la création, à long terme, de milliers d’emplois verts pour ainsi contribuer à l’atteintes des Objectifs du millénaire pour le développement.

Un symbole fort dans la lutte contre le réchauffement climatique. Reconnus comme nettoyeurs de l’atmosphère, les arbres contribuent aussi bien à la préservation de l’environnement, à lutter contre la pollution de l’air –surtout en zone urbaine- qu’à la régularisation des écarts extrêmes de température. Ils favorisent cependant l’équilibre urbain.

Alors que la prise de conscience de l’impact de l’activité humaine sur le réchauffement climatique est désormais générale, les mesures prises pour lutter contre la dégradation de la planète et la hausse des émissions de gaz à effet de serre ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Ces derniers temps, une nouvelle tendance a pris forme : la compensation carbone, qui consiste à planter des arbres pour atténuer les effets de nos émissions de CO2.

Selon une récente étude publiée dans la revue de l’American Geophysical Union, Earth’s Future, la compensation carbone n’est pas une solution viable contre le réchauffement climatique. Pour cette étude, la plantation d’arbres afin de compenser nos émissions de gaz à effet de serre est une solution à la fois insuffisante et irréaliste. « Cultiver des plants puis stocker le CO2 qu’ils ont pris à l’atmosphère n’est pas une option viable pour contrecarrer les émissions non réduites provenant de la combustion des énergies fossiles », note l’étude. « La plantation d’arbres n’est pas une solution contre le réchauffement climatique. Elle peut certes permettre de limiter les émissions de CO2 dans l’atmosphère, mais ne peut en aucun cas se substituer à des politiques climatiques assumées et ambitieuses comportant plusieurs volets d’action. »

Pour lutter contre le réchauffement climatique et respecter les accords de Paris en faveur d’une réduction de la hausse des températures mondiales sous le seuil de 2°C d’ici à 2100, plusieurs mesures doivent être prises. « La réduction de l’utilisation des combustibles fossiles est une condition préalable à la stabilisation du climat, mais nous devons également utiliser diverses options allant du reboisement sur les terres dégradées à une agriculture à bas coût et des systèmes d’irrigation efficaces pour limiter les déchets alimentaires », souligne Tim Lenton, professeur à l’Université d’Exeter en Grande-Bretagne.


Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo: des autorités plantant un arbre lors de la Journée nationale de l'arbre