Les Dépêches de Brazzaville



Justice : la pharmacie Mavré fermée depuis lundi


Son avocat, maître Éric Ibouanga, joint au téléphone par Les Dépêches de Brazzaville, confirme la décision du patron de l’entreprise qui dit avoir été victime d’une escroquerie par un sujet ouest-africain. Ce dernier refuse de lui payer son dû.

Par rapport à ce qu’il qualifie d’escroquerie, le responsable de la pharmacie Mavré avait saisi la justice. Malheureusement, le jugement l’a condamné à payer 120 millions FCFA à son débiteur ouest-africain. « Le propriétaire de Mavré est en colère. Il menace de fermer parce qu’il se sent en insécurité judiciaire avec des conséquences que l’on regrette tous et qui peuvent occasionner des catastrophes. Aux autorités compétentes de tirer les conséquences nécessaires », a déclaré l’avocat.

La fermeture de la pharmacie est une réaction à cette insécurité judiciaire qu’il ne supporte pas. Selon le plaignant, le jugement rendu ne respecte pas la loi et le procès se serait déroulé dans des conditions frauduleuses.

Certaines sources avancent que Mavré aurait gagné le procès en première instance. En appel, ni lui ni ses avocats n’ont été écoutés. D’où sa surprise de se voir condamné par la Cour d’appel. « C’est inadmissible ! », a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’il aurait dû être entendu de manière contradictoire avec ses adversaires. Ce qui n'a pas eu lieu. « Il ne s’est pas expliqué sur le fond et sur les éléments du litige mais, sur la base d’une fausse procédure, on le condamne. L’escroquerie porte sur des sommes d’argent. Un sujet ouest-africain, avec qui il avait une relation de confiance, a signé des décharges et ne veut plus rembourser les prêts. Ce dernier se permet de l’emmener en bateau », a expliqué maître Éric Ibouanga. Et d’ajouter : « À la Cour d’appel, il n’a pas été entendu sur les circonstances qui l’ont conduit à faire ce prêt ou sur les décharges signées et qui lui servent de justificatifs. Voilà qu’on le condamne. En plus, le pourvoi introduit par ses avocats a connu un rejet. »

La décision juridique, rendue le 3 janvier par la chambre pénale de la Cour suprême, vient compromettre la situation sociale de plusieurs Congolais, employés de la pharmacie. À suivre...


Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

La pharmacie Mavré fermée.