Les Dépêches de Brazzaville



Ladislas Douniama : « Cette soirée restera à jamais gravée dans ma mémoire »


Les Dépêches de Brazzaville : Ladislas, cette première ligne à ton palmarès, elle est belle…
Ladislas Douniama : Oui, elle est belle, elle est magnifique. C’est un moment inoubliable, cette communion avec les copains, avec le public. Cette soirée restera à jamais gravé dans la mémoire.

Cette victoire guingampaise te permet également de rejoindre Barel Mouko dans l’histoire du football congolais, puisque tu es le deuxième Diable rouge à avoir remporté ce trophée presque centenaire…
Effectivement, je rejoins le grand Barel au palmarès de la compétition et dans l’histoire du football congolais. Et ça, c’est une grande fierté.

Petite ombre au tableau : tu as assisté à la finale depuis le banc de touche. Est-ce qu’on savoure quand même la victoire dans ces cas-là ?
Le bonheur est immense quand même, et ça reste une victoire et surtout une joie collective. Forcément, on y pense dans un petit coin de la tête, car quand on est compétiteur, on veut jouer tous les matchs. Mais la frustration ne pèse pas lourd face à l’émotion.

Dès le coup de sifflet final, tu n’as pas été en reste et on t’a vu communier avec le public. Finalement, cette ville et ce public te ressemblent : comme Kirikou, il est petit mais costaud (Guingamp compte 7 000 supporteurs, le stade Roudourou a une affluence moyenne de 14 832 spectateurs par match cette saison, et ils étaient au moins 30 000 samedi soir au Stade de France, NDLR)…
Oui (rires), c’est un public formidable. Partout, ils nous suivent en déplacement, ils nous soutiennent dans les bons et les mauvais moments. Et ce soir, nos supporteurs nous ont vraiment donné des ailes.

Dans l’Équipe d’aujourd’hui (l’édition du samedi 3 mai, NDLR), on a découvert que tu étais la deuxième meilleure vente de maillots de Guingamp après Didier Drogba. C’est flatteur, non ?
Oui, c’est vrai. C’est plaisant d’être apprécié du public, de voir que les supporteurs m’apprécient et qu’ils achètent mon maillot. C’est un public fidèle et passionné, et c’est agréable qu’il se retrouve dans le joueur que je suis.

Ce soir, c’est la fête, mais l’En-Avant Guingamp a encore un immense défi à relever avec le maintien en Ligue 1. Cette victoire face à Rennes, également concerné par la relégation, est importante pour garder une dynamique positive ?
Oui, psychologiquement, c’est important pour nous. C’est certain que ce soir, ce sont les Rennais qui prennent un coup au moral. À nous de savourer et de vite nous reconcentrer pour faire le boulot.

Ce soir, il y avait un spectateur un peu spécial au Stade de France, Claude Le Roy, qui vient de publier sa liste pour le match de la Namibie. Que t’inspire l’affiche de ce match ?
On part un peu dans l’inconnu, ce qui rend la tâche encore plus difficile. Je sais que beaucoup de Namibiens jouent en Afrique du Sud, qui a un championnat de qualité. On verra après le match retour si c’était un tirage favorable ou pas. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas les prendre à la légère.

Ce tirage reste difficile, puisqu’après la Namibie, il faudra affronter le vainqueur de Libye-Rwanda pour éventuellement entrer dans un groupe très relevé avec l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Soudan. C’est un immense défi qui se dresse devant vous…
C’est vrai. C’est dommage que le Congo soit obligé de passer par ces tours préliminaires, mais c’est dû à nos résultats. À nous de faire en sorte qu’à l’avenir les Diables rouges soient directement reversés en poules. À nous de gagner des matchs. Ça sera difficile, mais nous avons un grand coach, qui connaît bien le football africain, pour nous guider. J’ai confiance.

Récemment, Francis Nganga disait dans nos colonnes que les Diables rouges avaient manqué de force collective ces dernières années. Tu partages cette opinion ?
Oui. Nous avons toujours eu de bons joueurs, mais nous avons raté les matchs décisifs, à l’image de celui face au Niger ou à Kampala. Nous avions bien commencé avec Jean-Guy Wallemme et malheureusement, après son départ, nous avons échoué. Avec Claude Le Roy, nous avons un grand entraîneur, qui a rajeuni le groupe et qui va nous aider à former une équipe compétitive. Après, c’est nous qui sommes sur le terrain. À nous de répondre présents et de faire le job.

En attendant, ce soir, c’est la fête ?
Oui, on va savourer ce moment. C’est trop rare dans une carrière. Et lundi, on mettra les bouchées doubles pour préparer la suite, à commencer par le match de mercredi face à Monaco.


Propos recueillis au Stade de France par Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Photo : Ladislas Douniama effectue tour d'honneur avec la Coupe de France que Guingamp a remportée samedi dernier aux dépens de Rennes. (© En-Avant Guingamp)