Les Dépêches de Brazzaville



Le bal des festivals


C’est bien ce que Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie s’apprêtent à vivre. Simultanément, nos trois capitales vont accueillir une pléiade d’artistes venus des quatre coins du continent, renforçant ainsi l’image de notre pays de nation de culture.  Dans quelques jours, c’est donc à Pointe-Noire que le grand Ismaël Lô débarquera pour célébrer les dix ans de vie et d’engagement du festival de musique N’Sangu Ndji-Ndji, à la une de ce numéro. Le courage et la ténacité de Pierre Claver Mabiala, son directeur, a permis de faire de la ville océane le carrefour des musiques africaines. Venu de France, du Sénégal, du Gabon, du Tchad, c’est à Pointe-Noire que ces artistes poseront leurs valises pour quatre jours intenses, riches en sons, en frissons et en émotions. L’occasion sera donnée au  public de « reconnaître qu’il y a des fils du pays qui font de bonnes choses ailleurs. Des gars qui se comportent très bien sur la scène internationale, mais très peu présents au pays. » On chantera et on dansera, certes, mais ce sera également l’occasion de grands débats sur l’apprentissage, le financement, l’économie et le dynamisme de ces musiques.

Dans le registre différent, toutefois passionnant, que sont les arts du langage et de la parole, les Riapl prendront leurs quartiers à Dolisie. Le choix qu’a fait Abdon Fortuné Koumbah d’y apporter ce bouillonnement culturel trop souvent centré à Brazzaville est un acte citoyen exemplaire. Il pourra en effet insuffler la naissance d’une réelle politique de décentralisation culturelle permettant une meilleure appropriation de la chose culturelle par les collectivités locales et aiguiser le regard de nos compatriotes trop souvent restés à la périphérie des grands événements culturels de haut niveau.


Meryll Mezath