Les Dépêches de Brazzaville



Le feuilleton de Brazzaville. Acte 22. Eto'o, Drogba et les autres...


Visiblement, la lointaine victoire de Yaoundé en 1972, au Cameroun, en finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) contre le Mali de Salif Kéita; le passage éclair à la CAN 2000 et même la brillante première place des juniors en 2007, puis celles obtenues à la Francophonie en 2009 et 2013, ne suffisent plus à les contenter. Même si Radio Congo balance toujours dans ses programmes de sport la sublime chanson Marie-Jeanne, qui célèbre l’unique palme d’or du Congo dans la plus prestigieuse coupe continentale du sport roi, rien ne va plus.

Les héros de cette épopée ayant pour la plupart quitté cette terre des hommes sans laisser une relève digne de ce nom, les Brazzavillois se sont détournés vers l’extérieur : la Champion’s League européenne, les championnats français, espagnol, portugais, anglais, italien, allemand font ici leurs choux gras.

Grâce à la magie des paraboliques, les rues se transforment le temps d’un match en lieux de retransmission des différentes rencontres sur des écrans géants. Vous circulez en voiture et débouchez sur un encombrement, abstenez-vous de klaxonner pour demander la voie. Attendez plutôt qu’elle soit « sportivement » libérée, car les gens sont concentrés, absorbés, et le football étant une chose magique, ils ne souhaiteraient pour rien au monde être dérangés.

Certains derbies mettant en vedette le FC Barcelone, le Real Madrid, l’Inter Milan, le Paris-Saint-Germain, Chelsea, l’Olympique de Marseille, sont salués par des marches animées des supporteurs de tel ou tel club victorieux. En particulier lorsque ces équipes phénoménales alignent des joueurs venus d’Afrique : dans un passé récent, il y avait sur ce compte le Camerounais Samuel Eto’o Fils ou encore l’Ivoirien Didier Drogba. De nos jours, on voit briller de mille feux à Liverpool le Sénégalais Sadio Mané et l’Egyptien Mohamed Salah, et chez Arsenal le Gabonais Pierre-Emerik Aubameyang.

Le foot, un vrai bonheur qu’alimentent un peu plus des paris sportifs à ne pas fermer l’œil de la nuit. Un inconditionnel racontait un jour qu’il avait empoché 800 000 FCFA pour une mise dérisoire de 400 francs. De quoi motiver davantage ceux qui se plaisent des jeux du hasard. C’est comme du vin : à consommer avec modération.  


Jean Ayiya