Les Dépêches de Brazzaville



Lire ou relire : "Crime de grossesse" de Issan Giska Tsila


« Issan Giska Ntsila dévoile une pièce tragi-comique sur le comportement cruel de certains parents vis-à-vis de leurs filles en état de grossesse. A l’heure où la naissance d’un enfant "bâtard" est encore perçue comme un déshonneur, il révèle le triste sort réservé à ces jeunes femmes livrées à elles-mêmes », lit-on à la quatrième de couverture.

La première de couverture, par ailleurs, présente une image qui illustre de façon plus réaliste le sort d’une jeune fille désemparée et seule face à l’épreuve de la grossesse que refuse de reconnaître son petit copain. Comme quoi, les ados ont souvent du mal à assumer la responsabilité de leurs actions et à prendre de sages décisions s’ils ne trouvent pas des adultes fiables, plus disposés à les aider qu’à les condamner.

Ainsi Wayatima est chassée du domicile parental pour avoir refusé d’avorter, alors qu’en même temps son copain Eloki est victime d’une arrestation arbitraire et molesté jusqu’à mort pour payer le « crime de grossesse » commis contre la fille unique d’un colonel riche et plus puissant que la loi. Sous le stress, la jeune fille meurt d’un accident, fauchée par une voiture.

Le père qui par la suite se culpabilise pour son acte irréfléchi, regrette son arrogance et fait des hallucinations. La pièce, en neuf scènes, aborde plusieurs thématiques : la question de l’humanité du fœtus ; l’avortement et ses conséquences ; l’éducation préventive sur la sexualité et la maternité ; la délinquance sénile et d’autres abus sociaux ; etc.

Avocat de profession, Issan Giska Ntsila pose dans cette pièce de théâtre un problème crucial qui mérite une sensibilisation particulière et plus extensive comme il a su le faire avec beaucoup de pédagogie et de maestria à travers une suave narration. Ecrit dans un langage accessible, "Crime de grossesse" peut être recommandé en classe de 5e ou 4e au collège.


Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Couverture du livre