Les Dépêches de Brazzaville



Lire ou relire: « Vumuk’ ! Ma part de souffle » de Florent Sogni Zaou


Le passé de l’homme noir est traversé par plusieurs événements malheureux qui ont marqué sa mémoire. Ils sont la conséquence directe de son rapport et de son ouverture au colon. La littérature devient, dès lors, comme cet amphithéâtre où chaque écrivain s’invite à exhumer, décrire et décrier les pesanteurs qui réduisent les droits du peuple africain. François Senga Kouo, d’origine camerounaise, dans son poème Ils sont venus se livre à cette réminiscence de ces temps jadis. Il faisait déjà mention de cette arrivée du colonisateur dévastateur en terre africaine, y dressant un bilan amer sur le plan humain, culturel et économique.

Dans la foulée, et au moyen d’un riche lexique qui appartient au champ sémantique de la mort, la violence, la torture et l’oppression, Sogni Zaou exprime le même malaise existentiel. Le passage du colon caractérisé par l’esclavagisme et la déportation est pareil à un cyclone qui a tout détruit sur son chemin. Le pays entier est plongé dans une nuit obscure, symbole de la victoire des ténèbres sur le jour. L’envers du soleil l’emporte sur la vie : « Congo/ o Congo /je t’ai rendu visite/ dans ton lit de mort/ (…) Mes jambes allongées/ Violent l’intimité des vagues/ Pour rejoindre les deux bouts du destin » (pp. 20-21). En recourant à la brièveté et à la précision, ce recueil laisse transparaitre une plume de qualité qui est la marque de la maîtrise de l’art poétique.

Né en 1957 à Pointe-Noire (République du Congo), Florent Sogni Zaou est journaliste de profession et président du Pen Congo. Au nombre de ses publications, on compte « L’homme d’Affaires », « Les goyaves amères », « La saison des chenilles », « La liberté de la presse au Congo-Brazzaville », etc.


Aubin Banzouzi

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Photo: Couverture de l'ouvrage