Les Dépêches de Brazzaville



Livre : Léonidas Carel Mottom Mamoni propose la création d’un fonds d’aide à l’édition


Depuis que Léonidas Carel Mottom Mamoni est arrivé à la tête du département de la culture, il a décidé de se faire accompagner par les sachants dans tous les domaines, parce qu’il considère que les grands hommes  sont ceux qui ont compris qu'on ne peut pas faire de grandes choses en évoluant seul. Voilà qui justifie ses différentes rencontres avec tous les culturels ainsi que les artistes et artisans, sans oublier les partenaires du ministère.

Lors de sa  rencontre avec les écrivains le ministre de la Culture et des arts, a déclaré qu’il a pris du temps de les écouter, d’écouter leurs propositions. Certes son département ministériel n’apportera peut-être pas toutes les solutions aux problèmes qui se posent aux écrivains, mais le ministre reste toutefois convaincu qu’au travers d’un certain nombre d’échanges, ils peuvent commencer à  dessiner ensemble quelques perspectives de solutions. "Je suis convaincu que ce que vous faites est très noble", a lancé Mottom Mamoni.

Le ministre s’est dit sidéré d’observer que la République au travers de ses institutions a organisé et continue d’organiser et de prendre une part active à plusieurs projets dans le monde, dans l’Afrique. Il s’est interrogé sur comment ferait-t-on dans 50 ans, dans 80 ans, pour que la mémoire collective se souvienne qu’à une certaine époque le Congo a fait un certain nombre de choses.

« Le Congo débourse beaucoup d’argent en organisant le Festival panafricain de  musique (Fespam). Je me suis interrogé dans 50 ans, lorsque nous n’organiserons plus le Fespam, qu’est ce qui restera dans la mémoire de nos enfants si nous ne soutenons pas des gens  pour écrire quelque chose sur les objectifs du Fespam ? Si nous n’avons pas érigé dans ce pays ne serait-est ce qu’une stèle ou un monument qu’on peut appeler la place du Fespam ? Comment dans 50 ans seront au courant de cet évènement.  je crois que l’écriture peut nous aider à continuer de compter cette histoire », a dit le ministre.

Poursuivant son intervention, le ministre de la Culture et des arts, a martelé qu’il n’aime pas un monde où on passe plus de temps à critiquer, à se plaindre sans être une force de proposition. Il a reconnu aussi que les écrivains ont des problèmes pour éditer leurs livres. Ecrire est un exercice intellectuel difficile, une grande aventure à laquelle se livrent les écrivains. Pourtant au terme de cette aventure, l’écrivain doit faire encore face à un nouvel écueil qui est l’édition puis  la promotion des ouvrages.

« Je veux qu’on réfléchisse dès aujourd’hui ensemble sur la création d’un fonds d’aide à l’édition… Nous, les institutions, devions chercher de l’argent pour vous aider à faire ce que vous avez à faire, c’est ça la République. Ce fonds nous permettra de venir en aide tant soit peu aux auteurs congolais », a-t-il proposé.

Enfin, Léonidas Carel Mottom Mamoni a demandé aux écrivains qui ont édité des livres et qui se trouveraient stockés en France, de se présenter à son cabinet jusqu’au 30 juin, pour qu’ils s’en charge de les aider à les faire acheminer vers Brazzaville. « Croyez-moi, nous ferons ce bout de chemin ensemble. Soutenez-nous, aidez-nous pour faire de telle sorte que des victoires que nous aurons demain, que ce soit des victoires partagées. Personne n’aura une gloire personnelle de ce que nous ferons. La gloire, les échecs, nous devons les avoir ensemble », a-t-il conclu.

Une  autre rencontre avec les écrivains pourrait avoir lieu avant fin juin 2016, a -t-on appris.


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : le ministre de la culture et des arts, lors de son intervention Photos 2&3 : les écrivains suivant attentivement le ministre