Les Dépêches de Brazzaville



Lutte contre le changement climatique: un défi majeur à relever


Dans le secteur agricole considéré comme le premier facteur de déforestation, le Congo a pris des mesures pour développer les plantations de cultures industrielles en zones de savane plutôt qu’en forêt, afin de réduire la déforestation. Il entend aussi développer, dans ces zones, les cultures de palmier à huile, de cacaoyer, de cafier, d’anacardier, a déclaré le ministre d'Etat, Henri Djombo.

Des engagements, a-t-il fait savoir, ont été pris pour la production d’huile de palme à travers la signature du mémorandum avec l’Alliance pour les forêts tropicales, dans le cadre de l’Initiative pour la production durable d’huile de palme(TFA/APOI). Un arrêté interministériel, a dit le ministre, a été pris pour pratiquer la culture du palmier à huile en zones de savane aux fins de la production de palme éco-responsable.

Parmi les engagements annoncés par le ministre d'Etat, figure, entre autres, la lettre d’intention portant sur le plan d’investissement de la stratégie nationale de réduction des émissions de gaz à effet de serre résultant de la déforestation et de la dégradation des forets (Redd+), signé à Paris, en France, par le président Denis Sassou NGuesso.

Henri Djombo a cependant indiqué que toutes les résolutions mettant en place les mécanismes de financement du climat n’ont pas encore porté suffisamment des fruits dans les pays en voie de développement. « Ces initiatives internationales de financement de climat vont très lentement mais, depuis que nous y pensons, il est question aux niveaux régional, continental, sous-régional et national d'innover et de créer des mécanismes appropriés pour financer notre environnement et lutter contre le changement climatique », a-t-il dit.

"Les efforts du Bassin du Congo moins encouragés"

Le ministre de l’Agriculture, de l'élevage et de la pêche s’est indigné d'une certaine indifférence des systèmes ou mécanismes financiers à l’égard du continent africain.

Pour la lutte contre la déforestation avec le mécanisme comme Redd+, Henri Djombo a signifié: « Il y a des pays qui ont accès à des financements faciles même quand ils ne sont pas les modèles en matière de gestion durable de forêts. Les efforts accomplis dans le Bassin du Congo à partir de la politique de notre pays sont connus mais, ils ne sont pas récompensés. Le Bassin du Congo comme initiative est certainement celle qui reçoit le moins de transfert financier dans le cadre de la préservation de l’environnement par rapport à d’autres bassins comme ceux de l’Amazonie, d’Asie du sud-est », a-t-il regretté.

Concernant la pêche illicite, non déclarée et non règlementée, le ministre d'Etat a fait savoir que la République du Congo a entrepris la révision de la loi sur la pêche maritime en vue d’assurer une meilleure gestion du secteur. Pour lutter contre la diminution constatée de la ressource, a-t-il laissé entendre, le Congo développe des alternatives à travers l’aquaculture et la pisciculture pour l’approvisionnement en produits halieutiques.

Par ailleurs, la destruction des sols du fait de l’utilisation des engrais et de la mécanisation peuvent entraîner l'érosion et la fragilisation des couches protectrices avec pour conséquence des émissions de gaz à effet de serre. « Nos sols sont encore protégés et des précautions sont prises notamment pour encourager la production et l’utilisation des biofertilisants dans les grandes exploitations agricoles », a rassuré Henri Djombo.

 Dans les perspectives d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris, le ministre d’Etat a fait savoir qu'il est impérieux d’accompagner les efforts des pays du Bassin du Congo dans la gestion durable des écosystèmes particulièrement sensibles comme les forêts, les tourbières et les mangroves.


Rosalie Bindika