Les Dépêches de Brazzaville



Mali : l'ONU '' très préoccupée'' par la situation sécuritaire


Au Mali, la situation sécuritaire n'a pas changé, malgré la présence des forces militaires internationales ( Barkhane, Minusma, G5-Sahel). "Au total, quarante-huit attaques à l’engin explosif improvisé ont été enregistrées au cours de la période considérée (depuis septembre 2018). Le nombre d’attaques de ce type n’a cessé d’augmenter depuis janvier 2018, pour atteindre cent quatre-vingt-douze, alors qu’il n’y en avait eu que cent vingt-quatre pendant la même période en 2017", écrit l'ONU.

Les groupes armés auraient mené au total "trente-cinq attaques contre les Forces de défense et de sécurité maliennes, sept contre la Minusma, deux contre des sous-traitants de la Mission, seize contre les groupes armés signataires et une contre les soldats de l’opération Barkhane. Les plus touchées ont été les régions de Mopti (vingt-quatre attaques), de Tombouctou (treize attaques), de Gao (douze attaques), de Kidal (sept attaques), de Ménaka (quatre attaques), de Ségou (trois attaques) et de Kayes (une attaque)". 

Ces différents raids ont provoqué la mort de vingt-huit soldats maliens, sur la période concernée. L'ONU fait le constat d'une "présence limitée de l’autorité de l’Etat" ou même de "l’absence de l’autorité de l’Etat", et d'une situation préoccupante sur le plan des droits de l’Homme, en particulier dans le centre du pays ( exécutions sommaires, torture, mauvais traitements et détentions illégales), malgré la présence de 12 144 militaires, dont quarante observateurs, quatre cent cinquante et un  officiers d’état-major et 11 653 membres des contingents déployés. A propos des forces constituées par le G5-Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) destinées à soutenir l'Etat malien, le secrétaire général de l'ONU appelle à "redoubler d’efforts pour déployer les contingents prévus dans leur totalité".

Le constat dressé par l'ONU montre que la situation sécuritaire au Mali reste très précaire, plus de cinq ans après l'intervention militaire française de 2013. Début janvier 2019, l'armée française s'est félicitée d'une opération qui a permis de mettre "une vingtaine de membres des groupes terroristes, hors de combat". Dans ce contexte, l'armée française ne semble pas sur le point de quitter le Mali.


Noël N'dong