Les Dépêches de Brazzaville



Marché des arts et du spectacle vivant : le confinement se poursuit


La menace de la  Covid-19 planant toujours sur le ciel congolais, les rassemblements de plus de cinquante personnes restent interdits. Les artistes se retrouvent donc pénaliser par l’arrêt de leurs activités. « Nous gagnons nos vies grâce aux spectacles et  ateliers de formation que nous donnons par-ci par-là, mais aussi grâce aux tournées et voyages. Quand on est plus à mesure de le faire, on devient vulnérable », a déclaré Thalès Zokene, comédien, conteur, slameur, performeur, dramaturge et metteur en scène.

Les salles de spectacle trouvaient un champ d’expression et d’exhibition de leurs talents tels que l’Institut français du Congo, a fermé ses portes depuis le 17 mars dernier. Les artistes qui ont fait de l’art un métier sont actuellement en difficulté du fait de l’arrêt des activités culturelles. « L’impact de cette crise a aussi permis de remettre en question la politique culturelle de notre pays. Aussi, au lieu de travailler en rangs dispersés, chacun joue sa carte. Il faut travailler à la mise en place d’une plateforme artistique forte dans notre pays », a-t-il souhaité.

Par ailleurs, face aux circonstances et difficultés qu’ils traversent en cette période, les artistes émettent le souhait de pouvoir bénéficier des mesures d’accompagnement qui découlent de cette crise sanitaire. « Vous savez, nous sommes les ambassadeurs du Congo à l’étranger et la vitrine de la culture congolaise. La culture ne compte pas que des musiciens, il y a aussi les comédiens, peintres, danseurs, sculpteurs, vanniers, techniciens de spectacle, les photographes, slameurs, humoristes, conteurs, acteurs… Le chef de l’Etat a mis en place une enveloppe de 100 milliards, les artistes sont-ils pris en compte ? » s'est demandé Thalès Zokene

 « Nous sommes totalement abandonnés à notre triste sort depuis le confinement jusqu’à maintenant. Le gouvernement n’accorde pas trop d’attention aux artistes, plus de scène, plus d’activités. C'est difficile pour nous », a déploré Lebon Zed, artiste photographe.  « Nous sommes plus valorisés à l’étranger et par d’autres peuples que chez nous. J’espère seulement que les artistes qui nous succéderons seraient considérés et mieux valorisés », estime Punch, artiste peintre. « Vous savez, la culture et l’art sont le soubassement du développement d’un pays. Le gouvernement ne doit pas ranger ce secteur dans un tiroir. Nous attendons du gouvernement un regard minutieux »,  conclut Thalès Zokene.   

 


Sarah Monguia

Légendes et crédits photo : 

Photo1:L'artiste peintre Punch Photo2: L'artiste Thalès