Les Dépêches de Brazzaville



Matières premières : les miniers font des révélations sur leurs chiffres


La Chambre des mines de la FEC a présenté son dernier rapport avec des chiffres qui confirment une fin d’année 2017 en hausse pour les huit principaux produits miniers. Le bond le plus spectaculaire est signalé du côté du coltan qui affiche une progression de plus de 130 % sur sa production de 2017. L’on est passé de 9 426 (2016) à 17 682 tonnes (2017). Quant au cuivre, premier minerai en importance stratégique pour le pays, sa progression est établie à près de 7 %, c’est-à-dire le volume est passé de 1,021 (2016) à 1,092 million de tonnes (2017), signalant, par ailleurs, que le prix de la tonne a connu une progression de 5 000 à 7 000 tonnes sur le marché international. Passant au cobalt, les opérateurs du secteur ont produit près de 74 000 tonnes en 2017, contre 64 000 tonnes en 2016. Il s’agit d’un accroissement d’un peu plus de 15 %. L’on explique cette variation à la hausse plutôt intéressante par la forte demande de l’industrie automobile électrique. Cette nouvelle donne a pesé significativement sur le prix de la tonne qui se négocie à 90 000 dollars américains sur le marché international (fin 2017) contre 80 000 en 2016.

A propos de l’or et du diamant, les deux matières ont affiché des hausses respectives de près de 3 % et 28 %. L’or industriel en 2017 a été produit à un peu plus de 23 000 kg, sans oublier l’or produit artisanalement qui quitte également le pays mais dont on ne dispose pas des chiffres exacts. Quant au prix, il s’établit en 2017 à 1 360 dollars américains le kg. Au niveau de la pierre précieuse, le diamant, l’on signale une production de 18,9 millions de carats en 2017. La seule fausse note vient du zinc dont la production a reculé, passant d’un peu plus de 11 000 tonnes à moins de 8 000 tonnes entre 2016 et 2017. Cela représente un recul de 32 %.

Pour la Chambre des mines qui choisit la carte de la transparence après des accusations sur l’opacité entretenue volontairement par les acteurs du secteur, le grand public a besoin de chiffres plus parlants en matière de revenus et de contributions sociales des entreprises découlant de la production minière. Toutefois, les positions semblent s’opposer au sein même de la FEC avec l’envolée des cours mondiaux. Albert Yuma, son président, a exprimé clairement son appui au processus de révision du Code minier, contrairement aux sociétés minières membres de la Chambre des mines de la FEC. «Je constate que même quand l’évidence est portée à la connaissance de tous, certains acteurs du secteur minier continuent à vouloir conserver des avantages qui ne se justifient plus. Ce sont des collègues, membres de la FEC, que je suis prêt à défendre dans de nombreuses autres revendications légitimes contre l’État ou certains organismes publics. Mais dans ce cas, ce n’est plus possible. Il s’agit de l’avenir du pays et du respect de l’éthique dans la pratique des affaires », a soutenu Albert Yuma. Par ailleurs, il s’est dit convaincu que les investisseurs étrangers ont profité du boom du secteur des ressources naturelles à partir de 2007 que le gouvernement et les producteurs locaux. L’affaire est loin de se clôturer jusqu’à la promulgation prochaine du Code minier révisé par le président Kabila.


Laurent Essolomwa