Les Dépêches de Brazzaville



Médias : l’Asadho plaide pour la réouverture des radios de Béni et ses environs


Dans une réaction du 20 novembre, l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho) a dénoncé l’atteinte à la liberté de la presse et au droit à l’information suite à la fermeture de quelques chaînes de radios de Béni, en Province Orientale, par le ministre des Medias, Lambert Mende. De l’avis de cette ONG, la décision du ministre est en violation de la loi n°011/001 du 10 janvier 2011 portant composition, attributions et fonctionnement du Conseil supérieur de l’audio visuel et de la communication(Csac).

L’Asadho a déploré que cette décision de fermeture n’a été précédée d’aucune enquête sérieuse pour s’assurer que les radios sanctionnées existent toutes et qu’elles fonctionnaient au moment de la commission des faits mis à leur charge. « L’enquête conduite par la section de l’Asadho révèle qu’aucun responsable ou journaliste de ces radios n’a été entendu ou invité à présenter ses moyens de défense en rapport avec les faits mis à charge de sa radio », a souligné cette ONG. Cette association considère, en effet, cette décision comme un règlement des comptes fait aux radios qui ne partagent pas les mêmes points de vue que le gouvernement sur la gestion des atteintes à la vie et à l’intégrité physique causées par les forces négatives dans cette partie du pays. « Cette décision viole la liberté de presse, les droits à la liberté d’opinion, à l’information et à la défense garantis par les dispositions des articles 24 et 14 de la Constitution de la RDC, 9 et 7 de la Charte africaine de droits de l’Homme et des peuples et 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques », a soutenu l’Asadho.

Confier le dossier au Csac

S’appuyant sur les prescrits de la loi, l’ONG a sollicité du ministre des Médias de rapporter sa décision portant fermeture des radios et télévisions indiquées, de confier ce dossier au Csac pour mener des enquêtes sérieuses et d’établir les responsabilités. Il est également demandé au gouvernement de s’abstenir de tout règlement des comptes à l’égard des médias appartenant aux acteurs politiques de l’opposition ou aux privés qui ne partagent pas les mêmes points de vue que le gouvernement sur les questions d’intérêt public.

L’Asadho exhorte, par contre, le Csac,  à se saisir du dossier concernant les radios fermées arbitrairement pas le ministre Lambert Mende afin d’établir les responsabilités en prenant des décisions justes et équitables. Alors que les autorités locales et provinciales ont été appelées à fournir aux autorités nationales des informations de nature à les aider à prendre des décisions justes et équitables.

Il est, en effet, noté l’annonce, en date du 14 novembre, par la Radiotélévision nationale congolaise, de la décision prise par le ministre des Médias de fermer les Radio Télévision Graben Beni, Radio Télévision Rwanzururu, Radio Liberté Béni, Radio Ngoma et Radio Furu de Butembo. Ces dernières onté été reprochées de travailler de mèche avec les forces négatives qui commettent des actes de terrorisme dans la ville de Béni et ses environs.

L’Asadho, citant des informations recoupées par sa section à Béni, a par exemple indiqué que la radio Ngoma FM de Béni n’émet plus depuis janvier 2014 à cause d’une panne technique alors que la Radio « Furu » n’existe pas à Butembo. Cette ONG a également signalé que les Radio Liberté et Ngoma appartiennent aux acteurs politiques de l’opposition alors que les Radios Télévisions Graben et Rwanzururu appartiennent aux privés bien connus à Béni.


Lucien Dianzenza

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La presse, lors d'une activité