Les Dépêches de Brazzaville



Microfinance : Lafarge va aider des banques africaines à proposer des crédits logement aux populations défavorisées


Cette initiative, la première du genre, a été lancée en partenariat avec la Société financière internationale (IFC), qui est l’une des structures d’investissement de la Banque mondiale. « L’objectif est de former des banques et des instituts de microfinance à la mise en place de programmes de logements abordables », a expliqué François Perrot, responsable du projet chez Lafarge. Au total, une quinzaine de banques de huit pays africains (Kenya, Malawi, Zimbabwe, Zambie, Tanzanie, Cameroun, Rwanda et Nigeria) participent à la session.

Selon lui, les solutions apportées en matière de logements restent très embryonnaires en Afrique. « Ainsi, au Nigeria, le pays le plus peuplé du continent (170 millions d’habitants), le montant total des encours de crédit logement ne représente que 0,5 % du PIB, contre… 80 % aux États-Unis, à l’autre bout de l’échelle. »

Les besoins sont immenses, particulièrement en Afrique, où la croissance démographique est forte. Selon les experts, la planète comptera en moyenne 50 millions d’habitants supplémentaires tous les ans, principalement dans les villes. Déjà aujourd’hui, un milliard de personnes vivent dans des bidonvilles et 2 milliards n’ont pas accès à l’électricité. « Il faut apporter des réponses sur mesure, qui soient adaptées aux besoins des populations locales. Mais à partir de notre expérience sur le terrain, nous pouvons proposer de véritables catalogues de maisons, à différents coûts et mettant en œuvre différentes techniques de construction », a souligné François Perrot.

Lafarge a lancé en 2012 un « programme de logements abordables », visant à fournir un toit décent à deux millions de personnes d’ici à 2020. Le numéro un mondial des matériaux de construction a également signé, en octobre 2013, un partenariat avec l’Agence française de développement sur un projet au Nigeria. Pour les dirigeants du groupe, il ne s’agit pas d’actions de philanthropie, mais bien au contraire de s’adapter aux besoins locaux, en apportant des réponses économiques.

« Des projets de microcrédit ont déjà atteint leur seuil de rentabilité en Indonésie, en Serbie, aux Philippines, en Zambie et au Nigeria », affirme le responsable du programme. Aux Philippines, par exemple, des banques et des distributeurs proposent des microcrédits couplés à des matériaux de construction. Déjà, plus d’un millier de conseillers ont déjà été formés dans 200 points de vente.


Yvette-Reine Nzaba