Les Dépêches de Brazzaville



Mort du général Giap : le héros vietnamien a aussi vaincu le siècle


À 102 ans, l’homme, qui est entré dans l’histoire comme le vainqueur de la bataille de Diên Biên Phû en 1954 contre les Français puis celle de Hanoï contre les Américains en 1975, aura vécu un peu plus d’un siècle.  Autant de couronnements donc pour cet artisan de la libération puis de la réunification du Viêtnam, engagé très tôt en faveur de l’indépendance de son pays. Giap n’a pourtant pas été que le général d’armée bardé de distinctions. Sur ce plan d’ailleurs, n’ayant fréquenté aucune académie militaire, il se définissait volontiers comme un autodidacte.

Avant qu’il ne se révèle au monde, le futur chef de l’armée populaire du Viêtnam pendant la guerre d’Indochine, puis ministre de la Défense au moment de la guerre du Nord-Viêtnam, a fait des études d’histoire, de droit et d’économie. Il a été professeur d’histoire pendant quelques années. Quant à son engagement militant, il l’expérimente à l’âge de 19 ans lorsqu’il adhère au parti communiste. Mais, c’est bien quand il a 14 ans, notent ses biographes, qu’il se préoccupe de la présence française dans son pays. Il a connu la prison et y a perdu pour toujours la trace de ses amis et particulièrement de la femme qu’il avait rencontrée dans cette circonstance et avec qui il eut une fille.

Giap était un fidèle du président Hô Chi Minh, auprès duquel il s’est battu pour l’unité du Viêtnam, bien que ce dernier soit mort plus tôt, en septembre 1969. Malgré son âge avancé, Giap suivait avec intérêt l’évolution du monde. Ce monde qui l’a hébergé un siècle durant et qui en a fait une icône pour son pays, un stratège militaire dont l’histoire n’oubliera pas les faits d’armes.


Gankama N'Siah