Les Dépêches de Brazzaville



Musique : Irma, diva 2.0


L’arrivée d’Irma dans l’industrie musicale est une inspiration pour la génération d’artistes à venir. La jeune femme est née en 1988 à Douala, au Cameroun, où elle apprend le piano et s’initie à la guitare en visionnant des tutoriels sur YouTube. Quinze ans plus tard, Irma s’envole à Paris. Elle y poursuit brillamment ses études tout en alimentant son amour pour la musique en jouant et chantant dans un groupe, mais surtout en postant sur YouTube des reprises acoustiques de ceux qui l’inspirent : Jackson 5, Jacques Brel, Ben Harper…

En 2008, après avoir bâti une petite notoriété autour de ses vidéos postées sur YouTube, elle sollicite le label participatif My Major Company afin de lever les fonds nécessaires pour produire son premier album. Bingo, en moins de trois jours, la jeune Franco-Camerounaise amasse 70 000 euros en séduisant 416 internautes. Irma part enregistrer son premier disque, Letter to the Lord, à New York et revient avec une belle création pop-folk teintée de blues. Dans la foulée, elle enregistre aussi I Know, une chanson écrite à Douala lorsqu’elle avait treize ans, que Google a choisi pour la campagne de son navigateur Chrome. L’effet est viral, I Know envahit les ondes et fait décoller les ventes de Letter to the Lord. Irma enchaîne les concerts, festivals, plateaux télé et reçoit un disque de platine pour ce premier disque. Talentueuse, généreuse et naturelle, Irma a aussi eu l’audace de tenter sa chance sur internet au moment où il fallait le faire. Le premier coup fut le bon, son chemin dans l’industrie musicale est bien tracé.

Round 2 : Faces
Il y a presque deux ans, diplôme de commerce en poche, Irma s’est retirée de la scène pour composer ce nouvel album, Faces, paru le 2 juin dernier. La chanteuse quitte Paris pour New York, cette ville qui l’avait déjà bien inspirée pour Letter to the Lord, mais surtout une ville qui lui ressemble : énergique, lumineuse et cosmopolite. À travers Letter to the Lord, Irma s’affirme et livre un disque plus pop et plus intime que son prédécesseur, comme un carnet de voyage de son année d’exil dans la Grosse Pomme. Elle raconte avoir sillonné la métropole, caméra à la main, en filmant ce qu’elle trouvait sur son passage : la rue, les arbres, puis les citadins. Ses archives constituent une source d’inspiration pour ses textes et les vidéoclips à venir, une humanité dont elle dit avoir eu besoin pour écrire à nouveau. Irma est une grande artiste, sensible, et elle le confirme avec Faces.


Morgane de Capèle