Les Dépêches de Brazzaville



Musique tradi-moderne : une autobiographie de Mbella Kanga attendue


Vocal Bantou devenu un genre musical tradimoderne pratiqué par plusieurs groupes éponymes qui puisent leurs racines dans les départements des Plateaux et de la Cuvette congolaise, ne se limitera plus à la diffusion des supports d’images et de sons. Il faudra aussi compter avec lui pour enrichir l’univers de l’édition au Congo. Le livre autobiographique sur son fondateur, Anicet Maurice Mbella Kanga entend ouvrir la voie.

L’annonce de la publication de cet ouvrage par Célestin Nganongo dit Aggolino, activiste culturel proche de Vocal Bantou et de la famille de son défunt président fondateur. « C’est un livre qui va relayer le contenu des entretiens, de longs entretiens que Mbella Kanga avait eus, quelques semaines avant sa mort, avec un journaliste bien connu de la scène médiatique nationale. Il parle notamment de sa vie qui est intimement liée à celle de l’association, disons même l’ensemble musical dont il a été aux commandes pendant plus de 50 ans », a-t-il indiqué.

Né en 1943 au village Mossendé, à mi-chemin entre Gamboma et Ollombo, Mbella Kanga qui a fait une longue carrière d’assistant sanitaire s’est surtout fait remarquer par son sens d’organisation et ses qualités artistiques. Il a notamment fondé dès son jeune âge, à partir de 1962, un groupe d’animation dont le but fut de préserver l’identité culturelle des peuples tout en arrimant la jeune génération aux rythmes et modes du monde. Ce groupe qu’il s’est évertué à implanter dans plusieurs contrées du Congo, y compris à Brazzaville et Pointe-Noire, a été officiellement reconnu d’utilité publique et encouragé par l’Etat nouvellement indépendant qu’il a eu l’honneur de représenter dans plusieurs rencontres culturelles internationales.

Cependant, chemin faisant, le succès du groupe dans son objectif de rassembler la jeunesse congolaise en a fait un grand spectre devenu assez difficile à gérer, à tel point qu’en 2018, année de la mort du fondateur, on ne comptait pas moins d’une demi-douzaine de groupes de musique tradi-moderne, pratiquant le même genre et qui pour la plupart se revendiquent du même Vocal Bantou dont ils sont issus.

Dans le livre à paraître Mbella Kanga revient sur les péripéties de la petite histoire mouvementée de cette association qui a eu, selon lui, le mérite de donner des gagne-pains à plusieurs de ses membres, a valorisé de nombreux talents ignorés et a tissé des liens qui ont permis de guérir des malades et d’enterrer dignement des indigents.

Devenu, entretemps membre du Conseil des sages du Congo, celui qui se présente comme un patriarche irréfutable, n’a pas voulu parler de ses incursions sur le terrain de la politique et de son implication aux côtés de Grégoire Ngatsé Le Pape, pour disputer la députation en 2002 dans la circonscription électorale d’Ongogni.

Autant d’anecdotes qui enrichissent les entretiens sur la modeste épopée de Mbella Kanga avec Vocal Bantou à lire dès l’été prochain.  


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Anicet Maurice Mbella Kanga/DR