Les Dépêches de Brazzaville



Nollywood: “The Wedding Party” rapporte 400 millions de nairas


Deux mois après sa sortie, le film, toujours à l'affiche, a généré 400 millions de nairas (1,2 million d'euros) de recettes, deux fois plus que le précédent record, détenu jusque-là par « A Trip to Jamaica », sorti lui aussi en 2016 et qui avait récolté 178,5 millions de nairas.

Le Nigeria a beau être en récession et l'inflation frôle les 20%, Nollywood, deuxième industrie cinématographique au monde après Bollywood avec quelque 2.000 films par an et un public estimé à 150 millions de spectateurs, ne s'est jamais aussi bien portée. En tête du box-office, « The Wedding Party », une comédie aussi loufoque que glamour, raconte le mariage de Dunny et Dozie en dépit des réticences et des rivalités ethniques qui opposent leurs familles, l'une igbo et l'autre yoruba. « C'est une chose de réussir, mais c'en est une autre de casser la baraque. On a cassé la baraque et ce que je sais, c'est que c'est un gros succès et que je n'y étais pas prête », raconte la jeune réalisatrice Kemi Adetiba.

Dynamisé par le succès historique de « The Wedding Party », le cinéma nigérian peut désormais se permettre de produire des films à gros budget en direction du public africain. Selon la société Filmone Distributions, le top 50 des films nigérians a assuré à lui seul l'an dernier près d'un tiers des recettes des 28 cinémas du pays, soit un milliard de nairas (2,9 millions d'euros) sur un total de 3,5 milliards (10,4 millions euros).

Depuis l'essor de Nollywood dans les années 80, les réalisateurs nigérians tournaient généralement des films en quelques semaines avec moins de 20.000 dollars. La plupart des films ne passaient jamais sur grand écran, mais ils étaient transformés directement en DVD et piratés, puis vendus aux feux rouges, aux carrefours ou sur les étals des marchés. Grâce à la qualité croissante des productions locales et à l'explosion des chaînes satellites panafricaines, le cinéma nigérian s'exporte désormais dans les pays anglophones comme le Ghana ou l'Afrique du Sud, et même hors du continent. Il a rencontré en 2016 hors du continent africain un écho inédit : le Festival international du film de Toronto a ainsi mis Nollywood à l'honneur avec huit films nigérians présentés en septembre, et Paris consacre chaque année depuis 2013 une « Nollywood week » pour mieux faire connaître ce cinéma en France.


Josiane Mambou Loukoula

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