Les Dépêches de Brazzaville



Oléagineux : disparition programmée de l’huile de palme dans les transports en Europe


Dès 2020, les obligations en matière d’énergie renouvelable ne comprendront plus les agrocarburants issus des cultures vivrières. Seulement 14% d’énergies renouvelables seront affectées dans les transports d’ici à 2030, dans un objectif global de 32% de renouvelables. Des restrictions supplémentaires seront imposées aux agrocarburants à base d’huile de palme et de soja, dont la consommation ne pourra pas dépasser son niveau de 2019 dans chaque pays de l’UE.

Cette politique devrait entraîner une diminution progressive de l’utilisation de l’huile de palme à partir de 2023, jusqu’à son élimination en 2030. Grâce à la suppression des incitations actuelles, les transports européens vont se débarrasser de l’huile de palme. Certains défenseurs de l’environnement trouvent l’élimination progressive « beaucoup trop lente ».

Pour Marc-Olivier Herman d’Oxfam, « les agrocarburants fabriqués à partir d’huile de palme, de colza et d’autres cultures vivrières détruisent les forêts, poussent les gens à quitter leurs terres et pourraient alimenter la prochaine flambée des prix des aliments. Il ne s’agit pas d’une réponse au changement climatique, mais d’une partie du problème ».

Certaines ONG, Greenpeace notamment, dénoncent qu’avant la décision européenne, Paris a autorisé Total à importer trois cent mille tonnes d’huile de palme. Elles invitent le gouvernement français à revenir sur cette autorisation donnée au groupe Total. La Malaisie, premier importateur d’huile de palme, juge cette décision « discriminatoire » et se dit prête à riposter commercialement.

Pour les législateurs européens, une interdiction totale de l’huile de palme pourrait être contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce. La Commission doit encore proposer une méthodologie d’ici à 2019 pour rendre la suppression progressive opérationnelle.


Noël Ndong