Les Dépêches de Brazzaville



Patrimoine : la Maison culturelle Biso na Biso n’exerce plus ses activités


Ayant cumulé un retard de paiement de près de quinze mois, la Maison culturelle Biso na Biso s’est vue confisquer une grande partie de ses archives musicales et le local est présentement sous scellés. La Maison culturelle Biso na Biso, dont le patrimoine a atteint depuis sa création en 2004 les 800 000 disques vinyles, n’a pu suivre avec ses propres moyens. Les charges, au fil des mois, étaient devenues trop importantes. En effet, c’est sans subvention qu’elle a jusqu’ici fonctionné. Depuis sa création, seule la mairie de Brazzaville s’est rapprochée de la structure en dotant la Maison Biso na Biso d’ordinateurs afin de parvenir à archiver une partie du trésor musical qu’elle possède.

D’ailleurs ce partenariat a permis ensuite à la Mairie de Brazzaville de se voir soutenue dans la candidature de la ville-capitale au Réseau des villes créatives de l’Unesco dans le monde foisonnant de la musique. Plusieurs personnalités du monde de la culture ont reconnu la valeur inestimable du patrimoine musical de Biso na Biso. Celui-ci regroupe les merveilles du passé des deux Congo, de l’Afrique toute entière, mais aussi des conservations en zouk, gospel, jazz, soul et des rythmes des années 1944 au moins à nos jours. C’est un musée musical qui croule devant l’agonie des responsables de la Maison culturelle Biso na Biso crient au secours.

Le coordonnateur de la structure, Jean-Basile Massamba, est aux abois et s’accroche à tout ce qui peut susciter la prise de conscience. « Nous nous appuyons sur une citation du chef de l’État qui demandait aux pouvoirs publics,  mécènes et  promoteurs culturels de redonner âme et vie à la culture dans son ensemble. La maison culturelle se meurt et cela se voit.. »

Une bouteille à la mer ? Dans l’attente de concrétisation des promesses,  l’association Biso na Biso vit dans l’attente et l’angoisse, car la flamme pour la musique ne s’est pas encore totalement éteinte. En avril dernier, elle a réussi à présenter une exposition des plus rarissimes sur l’empreinte du jazz dans le monde et au Congo avec le concours de l’Unesco et de l’Institut français du Congo. Une manifestation géniale dont elle espère un retour sur investissement. 


Luce-Jennyfer Mianzoukouta

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : L'entrée de la Maison culturelle Biso na Biso. (© DR) ; Photo 2 : Des personnalités du monde de la culture ayant visité la Maison Biso na Biso. (© DR)