Les Dépêches de Brazzaville



Pointe-Noire : les vendeurs à même le sol obstruent les allées des marchés


Cette attitude qui perdure prend des allures d’un agissement normal et les vendeurs qui travaillent dans le périmètre se plaignent, car les acheteurs ne rentrent plus à l’intérieur des marchés, ils s’arrêtent juste dans les rues et sur les chaussées où sont installées, sous l’œil complaisant des gestionnaires des marchés, des marchandises.

Ce spectacle crée non seulement des embouteillages et des accidents de circulation, les véhicules ayant de la peine à circuler, mais rétrécit aussi les largeurs des rues qui perdent chaque jour quelques mètres au profit de ces vendeurs sans étalages.

Chaque jour, sont saisis voleurs et braqueurs qui créent une vraie psychose chez les vendeurs. Et lorsque l’on interroge ceux qui occupent ces abords des avenues et rues qui traversent de part en part les marchés, ils répondent qu’une autorisation leur a été accordée par les gestionnaires avec des prélèvements journaliers des taxes.

À ce spectacle s’ajoute le bruit important orchestré par de nombreux jeunes avec des cassettes CD et autres types d’appareils phonographiques aux abords des rues et avenues du grand-marché, qui augmentent à leur guise le volume des appareils créant ainsi un tohu-bohu et entraînant un fort désagrément chez les acheteurs, les passants et les vendeurs eux-mêmes.

Il semblerait qu'une conjonction de facteurs soit à la base de ce phénomène, qui a du mal à prendre fin dans les marchés de Pointe-Noire, surtout au grand-marché. En effet, il y a une constellation d’acteurs qui entrent en jeu avec des logiques et des intérêts tantôt divergents, tantôt convergents. Les différents protagonistes s’accusent mutuellement et se rejettent réciproquement la responsabilité. Ce qui est sûr, à en croire les dires de bon nombre, ce phénomène est devenu une source de revenus pour certains.

Où vont ces taxes perçues à ceux ou celles qui n’ont pas d’étalages et vendent sur les chaussées et aux abords des avenues dans les marchés de la ville océane ? Si cet argent était injecté dans l’assainissement véritable des marchés, ils ne seraient pas dans ces états d’insalubrité criante.

 


Faustin Akono