Les Dépêches de Brazzaville



Présidentielle : une frange des candidats exige la radiation de Ramazani Shadary


Alors que certains candidats à la présidence de la République sont attendus dans la capitale suisse où se tient, depuis ce 7 novembre une importante réunion chargée d’harmoniser les vues de l'opposition sur le programme et le candidat communs, une frange restée au pays s’est retrouvée ce même jour à Kinshasa, avec quelques acteurs politiques,  pour suivre la restitution des échanges entre leur pair, Alain-Daniel Shekomba, et la Commission électorale nationale indépendante (Céni) sur la machine à voter. Elle en a profité, en outre, pour se concerter et dégager une identité de vue sur une question essentielle, la candidature d’Emmanuel Ramazani Shadary estimée non conforme aux textes et lois du pays.

Théodore Ngoy, Seth Kikuni, Freddy Matungulu, Adolphe Muzito, Jean-Bertrand Ewanga, Jean Mabaya, Radjabo Tebabho, Sylvain Maurice Masheke, Martin Fayulu, Marie-Josée Ifoku, Fidèle Babala, Noël Tshiani et Vital Kamerhe ont, en effet, fait front commun pour protester contre la candidature du dauphin de Joseph Kabila qu’ils accusent, par ailleurs, d’utiliser les biens, les finances ainsi que le personnel de l’Etat à des fins de propagande.

Ils s’appuient sur l’article 25 de la loi sur les partis politiques (alinéa 3) qui indique « qu'aucun parti politique ne peut user des biens ou du personnel de l’Etat sous peine de dissolution ». La loi électorale embraye également dans le même sens en son article 36, stipulant que toute déviation constatée « est punie de radiation de la candidature ou d’annulation de la liste du parti politique ou du regroupement politique incriminé ».

C’est en vertu de ces dispositions légales que les candidats ci-haut cités ont saisi la Céni, exigeant la radiation pure et simple du candidat du FCC qui, faisant fi du décret-loi 017/2002 sur le code de conduite de l’agent public de l’Etat, aurait embrigadé dans son équipe de campagne des membres du gouvernement en fonction. Ils ont demandé au Premier ministre, Bruno Tshibala, et à d’autres officiels repris sur la liste de Ramazani Shadary de démissionner de leurs postes.

    


Alain Diasso