Les Dépêches de Brazzaville



Présidentielle : vingt-six candidats enregistrés par la Céni


 La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a officiellement clôturé, le 8 août, l’opération de dépôt des candidatures pour les élections législatives et présidentielle. Alors que les bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC) fermaient leurs portes, d’autres candidats se bousculaient encore au portillon munis de leurs dossiers. Au siège de la Céni sur le boulevard du 30-juin où les postulants à la présidentielle faisaient acte de candidature, le personnel était obligé d’aller au-delà des heures requises pour recevoir ceux qui traînaient encore dans la file d’attente. Des jetons leur ont été  remis. C’est ainsi que jusque tard dans la soirée, la Céni réceptionnait encore quelques dossiers au nom de l’inclusivité censée caractériser les prochaines élections.

Un communiqué de la Centrale électorale publié le même jour annonçait que cinq jours supplémentaires d’ajout, retrait ou substitution qui prendront cours du 9 au 13 août étaient accordés aux candidats dont les dossiers étaient incomplets. La prochaine étape et non la moindre sera sans doute celle du traitement de chaque dossier pris individuellement pour valider ou invalider les candidatures, conformément à la loi électorale et à la Constitution. La suite ce sera la transmission des dossiers physiques des candidats députés nationaux et la délibération par l’assemblée plénière de la Céni. Elle se déroulera du 14 au 23 août. C’est le 24 août que seront publiées les listes provisoires des candidats à la présidentielle et à la députation nationale. La gestion des contentieux des candidatures à ces deux scrutins aura lieu du 25 août au 4 septembre.

 L'opposition se taille la part du lion 

À présent, l’heure est à l’évaluation des candidatures enregistrées par la Céni. L’institution électorale s’est félicitée, à juste titre d’ailleurs, de la forte implication du personnel politique dans le processus électoral. Cela s’est traduit notamment par l’engouement suscité par l’opération de dépôt de candidatures. Au total, vingt-six candidats ont fait acte de candidatures à la présidentielle du 23 décembre prochain, une nette progression par rapport aux précédents scrutins présidentiels (2006 et 2011). Sur la liste, l’on retrouve quatre femmes dont Marie José Ifoku et Laure Marie Kawanda. L’opposition tient le haut du pavé en se taillant la part du lion avec un grand nombre des candidats, presque tous mus par la volonté de parvenir, à la fin, à une réelle entente censée déboucher sur une candidature commune. Viennent en ordre utile, les indépendants qui tenteront de jouer aux trouble-fêtes et dont le report des voix, en cas d’éventuels désistements, se négocieront très cher. Enfin, il y a le Front commun pour le Congo, la plate-forme présidentielle, dont le seul atout est de s’être présentée en bloc compact avec un candidat unique, nonobstant l’escapade de Tryphon Kin-Kiey Mulumba qui joue sa partition en solitaire.  

En attendant la publication des listes provisoires des candidats retenus, les spéculations vont bon train dans le pays quant au profil des uns et des autres dont les chances d’accéder à la magistrature suprême seront évaluées par rapport à leurs faits de gestion. Le peuple congolais qui, entre-temps, a mûri depuis les élections de 2006 et 2011, entend cette fois-ci opérer le choix de la raison en apportant ses suffrages aux plus méritants sur la base d’un projet de société qui prendra en compte ses aspirations au mieux-être.

 

    


Alain Diasso