Les Dépêches de Brazzaville



Révision constitutionnelle : le gouvernement accroché sur la question à Berlin


Augustin Matata Ponyo a confirmé la transmission au Parlement – après débat en conseil des ministres - des propositions de révision de certains articles. Pour le reste, c’est-à-dire le contenu du projet de réforme de la Constitution ou plus précisément le niveau atteint dans son examen, le chef de l’exécutif a demandé à la presse internationale de poser directement la question au Parlement. Sur le point crucial de l’article 220, pas de réponse de Matata Ponyo mais en retour une invitation à la patience car, a-t-il renchéri, "2016 est encore loin ". Sur le point relatif au bien-fondé de la démarche, Matata Ponyo ne répond pas directement à la question mais il la contourne plutôt astucieusement. En effet, il a refusé de ne limiter le débat qu’à "oui" ou "non" à la révision mais il y a des acquis indiscutables du point de vue économique et social. Mais là aussi " le moment venu, le président de la République donnera la réponse qu’il faut à cette question ".

Il ne s’agit pas de la seule réforme importante. En effet, Matata Ponyo a rappelé d’autres réformes visant la sécurité, l’armée et la gouvernance financière. C’est un Premier ministre plus loquace qui s’exprime sur les résultats économiques. Des chiffres "exceptionnels" sont avancés : 9% de croissance par an et une inflation à moins de 2%, le taux le plus bas du continent, a-t-il précisé. Les effets sur la population viendront progressivement, mais ils se font déjà sentir chez les Congolais qui trouvent du travail et ils sont nombreux. Des projets visant l’agriculture permettent aujourd'hui d’espérer en des lendemains meilleurs. Quant au gouvernement de cohésion nationale toujours attendue une année après son annonce, Matata Ponyo a insisté une fois encore sur le fait que sa formation relève du président de la République. La tâche est délicate, a-t-il reconnu, mais il reste à la disposition du chef de l’État comme de l’ensemble de la République si le choix était porté sur lui. 


Laurent Essolomwa