Les Dépêches de Brazzaville



Santé infantile : les pédiatres recommandent la vulgarisation des résultats de l’Enquête démographique et de santé du Congo


La communauté des pédiatres congolais a, pendant ses trois jours de travaux, retracé la situation épidémiologique de la santé de la mère et de l’enfant en Afrique, ainsi que le problème de la mortalité néonatale au Congo, avant d’aborder la problématique de l’amélioration de la qualité des soins aux enfants. Outre la vulgarisation des résultats de l’EDS-C, il est ressorti la nécessité de renforcer le programme de formation des écoles paramédicales ; de vulgariser les outils sur la qualité des soins et les guides standardisés, ainsi que de renforcer la formation continue des prestataires de soins en prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME).

Pour les participants, l’amélioration de la survie du nouveau-né nécessite, entre autres, une politique intégrée de santé maternelle et néonatale avec attention particulière sur les nouveau-nés Sonu, ainsi qu’une véritable prise en compte du nouveau-né dans la mise en place des infrastructures, équipements, médicaments et fournitures essentiels. Ils ont ensuite suggéré la vulgarisation des directives sur les soins essentiels du nouveau-né, des audits des décès néonataux et le développement de la stratégie de la délégation des tâches. À cela, s’ajoutent le suivi des indicateurs et la recherche pour mieux cerner la mortalité néonatale ; le développement du partenariat avec la communauté et la prise en compte de la participation communautaire pour la promotion des interventions.

Suivant la communication sur la néonatologie, les participants ont été édifiés sur le tétanos néonatal et les infections bactériennes néonatales. L’on retient de cette session que le tétanos néonatal et les infections bactériennes néonatales sont des problèmes de santé publique dans les pays en voie de développement. « Selon les statistiques de l’OMS, plus de 400 000 décès de nouveau-nés dus au tétanos sont signalés par an et 40 000 femmes contractent la maladie à l’accouchement. Cette maladie est répandue dans les pays où l’accès aux soins de base est limité par la pauvreté », ont-ils indiqué dans la synthèse des travaux.

Le tétanos continue de tuer au Congo

Dans les années 90, poursuit le même document, le taux de mortalité lié à cette maladie a diminué de 50 % grâce à la vaccination systématique des femmes enceintes et au respect des conditions d’accouchement. C’est ainsi que l’OMS a fixé l’objectif de réduire l’incidence de cette maladie à moins d’un cas pour 1 000 naissances vivantes dans chaque pays. « En Afrique noire, cette incidence est actuellement de l’ordre de 10 à 50 pour 1 000 habitants avec une létalité hospitalière de l’ordre de 10 à 60 %. Au Congo, sans être endémique, la maladie fait l’objet d’une résurgence et continue de tuer. Quant à l’infection bactérienne néonatale, son taux de morbidité la place au premier rang des causes d’hospitalisations. »

Au terme de ces communications, les pédiatres ont recommandé l’harmonisation des données des travaux réalisés à Pointe-Noire. Pour eux, le Congo a atteint le statut d’élimination du tétanos néonatal, défini par moins d’un cas pour 1 000 naissances vivantes et le tétanos est une maladie à déclaration obligatoire pour permettre de renseigner le niveau national. Les autres sessions étaient consacrées à la nutrition, la pathologie non transmissible de l’enfant, la vaccination, la chirurgie pédiatrique, la santé de l’adolescent, le VIH/sida, la santé publique, le paludisme, l’hématologie, les soins infirmiers, la dermatologie.

Clôturant les travaux, le président de la Socoped réélu, Georges Moyen, a demandé aux participants de retenir les deux grandes échéances, pour lesquelles ils devraient travailler avec davantage d’acharnement. Il a cité l’atteinte du 4e et 5e Objectif du millénaire pour le développement et de l’état de santé de l’enfant congolais en 2025. « Notre volonté étant toujours assise sur les ressorts de la détermination, nous devrions pouvoir répondre, à moyenne échéance, avec une meilleure assurance et un optimisme raisonnable à la question de la place de l’enfant dans le monde de demain. La qualité de notre travail et les résultats auxquels nous sommes parvenus me donnent à entendre que nous sommes sur la bonne voie. À nous tous de persévérer », a renchéri le ministre de l’Enseignement supérieur. Rappelant aussi que le troisième congrès de la Socoped se tiendra en 2015 à Pointe-Noire.


Parfait Wilfried Douniama