Les Dépêches de Brazzaville



Santé : le somnambulisme, un trouble du sommeil qui affecte les jeunes de moins de 15 ans


Les individus somnambules font l’expérience de déambulations nocturnes, en état d’inconscience lors d’un sommeil lent profond. Mais la réalité est plus diverse : certaines personnes déambulent la nuit l’air hagard, allant jusqu’à sortir dans la rue pour se promener ou grimper sur les toits tandis que d’autres somnambules se redressent simplement dans leur lit, vont s’asseoir dans un fauteuil au salon et parlent à voix haute avec une personne imaginaire. Ce que les Africains considèrent comme une emprise démoniaque.

Si ce sleepwalking n’est pas grave en soi, il est inutile de s’en alarmer lorsque vous en souffrez puisque la plupart des cas sont sans danger majeur. Cependant, lorsque les crises sont sévères ou que les épisodes se répètent parce qu’elles présentent un danger pour soi ou pour l’entourage, il est conseillé de consulter sans trop tarder un médecin. Par mesure de prudence, il faut sécuriser sa maison pour limiter les risques d’accidents nocturnes : boucler la porte d’entrée à double tour, bloquer les fenêtres, écarter les obstacles, etc.

Classé par les médecins parmi les parasomnies, le somnambulisme est assez fréquent dans l’enfance puisque 20% des moins de 15 ans font des épisodes de ce trouble du sommeil. Ce sont des enfants dont l’âge varie entre 6 et 15 ans qui vivent des épisodes occasionnels de ce mal qui s’estompe généralement à l’adolescence. Quant aux adultes, il y a à peine 2% qui en sont affectés.

Depuis de longues années, l’on croyait que le somnambulisme était lié au rêve, mais selon certains médecins, il n’en est nullement question. Ce trouble du sommeil « se produit pendant le sommeil lent, souvent en tout début de nuit, et non au cours du sommeil paradoxal », explique Mounir Chennaoui, chef de l’unité de Fatigue et vigilance à l’Institut de recherches biomédicales des armées et coauteur de « Bien dormir pour les nuls » (édit First).

Des chercheurs sont parvenus à une telle conclusion parce que des enregistrements de l’activité cérébrale ont montré une dissociation de l’activité de différentes zones du cerveau lors des épisodes de somnambulisme. Ils se sont notamment rendu compte que les zones qui gouvernent la conscience sont en sommeil tandis que les zones motrices sont en éveil.

En ce qui concerne les circuits cérébraux de la douleur, il a été remarqué qu’ils sont inactifs dans la mesure où le somnambule peut se blesser gravement sans ressentir de douleurs ni se souvenir le lendemain matin des événements nocturnes auxquels il a fait face. À ce sujet, une étude réalisée en 2015 au CHU de Montpellier, en France, a montré que si 80% des somnambules sont insensibles à la douleur la nuit, ils sont davantage sujets aux migraines et aux maux de tête le jour. C’est dire que ce trouble de la nuit peut gâcher des journées entières à ceux ou celles qui en souffrent.

Le somnambulisme étant plus fréquent dans certaines familles, il ne fait plus l’ombre d’un doute qu’il existe une prédisposition génétique à ce trouble du sommeil: il peut résulter d’un facteur héréditaire. Hormis cela, un déficit de sommeil, un excès d’alcool, un stress important ou une anxiété sont considérés comme des facteurs déclenchants. Résultat : les somnambules ressentent souvent une grande fatigue et une somnolence en journée.

Les médecins conseillent de ne pas réveiller un somnambule, parce qu’il pourrait se retrouver dans un état de confusion mentale et montrer de l’agressivité. « Le mieux est de le raccompagner calmement dans son lit, sans le brusquer », soutient Mounir Chennaoui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Faith Maeva Samba