Les Dépêches de Brazzaville



Santé : les sages-femmes invitées à s’engager davantage dans la réduction de la mortalité maternelle


« L’un des défis que nous avons à relever est la réduction de la mortalité maternelle à deux cent dix décès pour mille naissances vivantes d’ici à 2022, conformément aux objectifs du Plan national de développement sanitaire 2018-2022 », a indiqué Paul Oyéré Moké, donnant lecture du message de la ministre de la Santé et de la population, à l’occasion de la journée thématique des sages-femmes de l’hôpital de base de Talangaï, le 10 mai à Brazzaville. Malgré les efforts fournis par les prestataires de santé qui ont permis la réduction significative des indicateurs de la mortalité maternelle et infantile, les objectifs fixés ne sont pas atteints, a-t-il poursuivi.

Les causes de cette mortalité maternelle sont multiples. Les chiffres évoqués pour l’hôpital de base de Talangaï le prouvent à suffisance. Les causes directes sont notamment les ruptures utérines (12%), les grossesses extra utérines rompues (18%). L’hémorragie à la délivrance demeure la cause directe la plus fréquente avec un taux de 47%. L’anémie chronique qui représente 33% des cas des décès maternels fait partie des causes indirectes. Les dysfonctionnements organisationnels ont également été épinglés, précisément le manque de sang et d’anticipation professionnelle.

Pour inverser la courbe, l’apport des sages-femmes s’avère déterminant. Paul Oyéré Moké a ainsi appelé à l’application scrupuleuse de la charte de l’accouchement lancée en 2017, à l’hôpital de base Makélékélé. Cette charte vise à améliorer le service maternel au Congo, spécifie les devoirs, les droits de la sage-femme et ceux des parturientes. Un atelier portant sur l’introduction de ce document dans les modules d’enregistrement de l’école paramédicale a même été organisé à Brazzaville, la même année.

Selon le directeur général de l’hôpital de base de Talangaï, Raphael Issoïbeka, les journées thématiques qui sont à leur deuxième édition permettent d’échanger au sens large du terme pour améliorer la qualité des soins maternels. Ce qui permet d’évaluer le parcours fait dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile, les difficultés rencontrées pour mieux définir l’amélioration des indicateurs.


Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Les sages-femmes lors de la journée thématique