Les Dépêches de Brazzaville



Semaine de la langue italienne : l’Italien au cinéma


L’édition dédiée à la langue et à la culture italienne a permis à l’ambassade de mettre sous les projecteurs des courts métrages des années 50 et 60. Une manière de promouvoir cette culture à travers les générations. Deux films ont également été au programme de la Semaine de la langue italienne, à savoir La sedia della félicita (La chaise du bonheur) produit en 2013 et « Vino dentro » (Le crime du sommelier) qui a fait sa sortie en 2014. Une véritable adjonction. « Connaître la langue d’un peuple, d’un pays, c’est aussi lui appartenir… C’est pour cette raison que la diffusion de la langue italienne est un leitmotiv de la politique étrangère italienne », a déclaré l’ambassadeur d’Italie au Congo, Andréa Mazzela.

À travers ces projections, l’Italie entend apporter sa contribution avec l’appui du Centre culturel russe dans la projection des films. Mais pour le moment, cette ambition « ne se limite qu’aux soirées », se désole l’ambassadeur qui promet la création d’un festival du film pour accompagner le Congo toute l’année dans la promotion de la culture. Cette initiative serait la bienvenue pour Tony Orchiguet Loussoukou et Pharel-Charles Mpomi, tous deux étudiants. « J’envisage poursuivre mes études en Italie, raison pour laquelle j’apprends cette langue. On ne devrait pas seulement attendre la Semaine italienne pour promouvoir l’italien. L’ambassade pouvait s’organiser pour créer un centre culturel pour permettre aux étudiants de s’exprimer, en restant en contact avec cette langue », a recommandé Tony Orchiguet Loussoukou.

Cette volonté est née dans l'objectif d’aider les jeunes Congolais, désireux d’apprendre l’italien, à se perfectionner. « Je constate la participation forte de la jeunesse congolaise, surtout les jeunes étudiants, désireux d’apprendre l’italien et de poursuivre leurs études dans ce pays. La connaissance de la langue italienne pour accéder au système universitaire italien est essentiel. Chaque année, une soixantaine d’étudiants va étudier en Italie. J’espère qu’avec l’appui culturel de l’ambassade, des écoles italiennes au Congo, ce chiffre sera, à l’avenir, revu à la hausse », espère le diplomate italien.

Pour souligner l’intérêt de l’apprentissage de la langue italienne, Andréa Mazzela a mis en avant la participation mixte au travail diplomatique de l’ambassade avec la constitution à 50% de son personnel par les Congolais. L’ambassadeur d’Italie ne cache pas son contentement : « C’est pour moi une énorme satisfaction pour « La participation mixte au travail diplomatique explique la réussite du travail culturel de l’ambassade et que l’échange culturel entre les deux pays commence à porter de bons résultats ».

Face à la demande, le diplomate italien a annoncé la mise en place d’une cinémathèque auprès de l’ambassade. D’autres initiatives ont été envisagées, dont la création des bibliothèques, des écoles et des cours d’italien dans les universités ainsi que dans des écoles publiques. Pour ce faire, Andrea Mazzella dit compter sur le soutien du ministère de la Culture congolais.

Le cinéma : un essor culturel

Sous l’œil curieux des spectateurs, l’ambassade d’Italie a présenté deux films, un court métrage « Il cinema parla italiano » et d’autres présentations. Les invités ont eu le plaisir de contempler la beauté de la langue italienne à travers le cinéma. La comédie dramatique « La sedia della felicita » (La chaise du bonheur) d’une durée de 90 min a été réalisée par Carlo Mazzacurati.

Ce long métrage nous raconte l’histoire de Bruna, une esthéticienne couverte de dettes. La chance lui sourit lorsque sur son lit de mort une de ses clientes, mère d’un célèbre bandit, lui révèle que dans l’une des chaises de son salon est caché un trésor. Hélas, tous les biens de la défunte ont été mis sous séquestre et vendus aux enchères. En compagnie de Dino, elle part à la recherche de la chaise au trésor. Mais ils ne sont pas les seuls en lice…

Le cofanet cinématographique de la RAI 3 « Senti chi parla » a été présenté avant de suivre le film « Vino Dentro » (Le Crime du sommelier). D’une durée de 102 minutes, le film nous relate l’histoire de Giovanni. Dans ce long métrage, autant de questions se posent… La vie de Giovanni Cuttin prend une autre tournure après avoir dégusté du Marzemino, un vin de la région de Trento. Ce nectar transforme complètement Giovanni, humble et timide employé de banque, mari fidèle et le plus grand sommelier italien. Comme l'avait prédit l'énigmatique « Professore » qui l'a convaincu de goûter le vin, la carrière professionnelle de Giovanni décolle ainsi que ses conquêtes amoureuses. Tout semble aller pour le mieux jusqu'à l'homicide de son épouse Adèle qui fait de lui le suspect idéal pour le commissaire Sanfelice. L'enquête essaye de faire de façon rationnelle la lumière sur ce qui s'est passé mais les faits sont difficiles à déchiffrer et la frontière entre la réalité et le rêve est très floue.


Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Une vue de la salle de spectacle du Centre culturel russe (Adiac)