Les Dépêches de Brazzaville



Soudan : Emmanuel Macron soutient le processus de paix et la reconstruction économique


Ebauchée par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lors de son déplacement à Khartoum, la politique de la France en direction d’un Soudan en pleine mutation a été officiellement confirmée par Emmanuel Macron en personne.

En visite à Paris, à l'invitation du chef de l'Etat français, le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, en poste depuis un mois au terme d'un accord entre les militaires et la contestation, a pu assister aux funérailles de l'ancien président, Jacques Chirac. Il a surtout été reçu à l'Elysée. 

Emmanuel Macron lui a exprimé "le soutien de la France aux priorités de la transition dans son pays : appui au processus de paix, à la reconstruction économique du Soudan et à la construction d'un régime civil et démocratique en vue d’élections libres fin 2022". Concernant l’objectif d’une paix globale dans le pays, le président francais s’est félicité de l’ouverture d’un dialogue entre le nouveau Premier ministre soudanais et le chef d’un des principaux groupes rebelles au Darfour, le 29 septembre, à Paris. 

"Nous avons facilité l'entretien que le Premier ministre, Hamdok, a eu hier avec Abdel Wahid Nur, qui se trouve dans notre pays", a déclaré le chef de l'Etat français à l'issue de sa rencontre avec le chef du gouvernement de Khartoum. "La décision d'accepter cet entretien, que vous avez souhaité, est une bonne décision et je pense que l'étape franchie hier est une étape essentielle", a-t-il commenté, estimant que "les Soudanais méritent de vivre enfin en paix et en sécurité".

Outre la confirmation d’une aide française de soixante millions d’euros, destinée essentiellement à la population la plus vulnérable, Emmanuel Macron a également annoncé la tenue en France d'"une conférence internationale de mobilisation des bailleurs publics et privés internationaux pour accompagner" le Soudan et la région. "Il n'y aura pas de paix si l'économie ne repart pas et l'économie ne repartira pas s'il n'y a pas la paix", a résumé, pour sa part, Abdallah Hamdok, estimant que le retrait du Soudan de la liste noire américaine "est la clef pour résoudre l'ensemble des autres problèmes".

Premier ministre d’un pays sur la liste américaine des Etats terroristes depuis 2003 à l’économie asphyxiée par les sanctions de Washington, Abdallah Hamdok s’est montré reconnaissant à l’égard de la France. "Le seul pays qui peut nous rassembler", a-t-il dit, citant comme preuve la rencontre organisée avec le chef rebelle, Abdel Wahid Nur, exilé en France.


Noël Ndong