Les Dépêches de Brazzaville



Souvenirs : Nayanka Bell, la Barbara Streisand d'Afrique, dans « Maria »


Maria, ce sont des paroles d’un genre comique, balancées de manières décousues pour qui voudrait comprendre l’enchaînement de la mélodie qui nous porte à la découverte d’un monde, celui du métissage des cultures. C’est ce qui fera le succès de Nanyanka, qui a su jouer sur la beauté de ses origines.

Née d’un père noir ivoirien et d’une mère blanche d’origine française, Nayanka Bell a intériorisé, depuis sa plus tendre enfance, des sons venant du côté de sa grand-mère d’origine touarègue. Cette dernière aimait beaucoup la musique et a su transmettre la force musicale de son passé à sa descendance.

Nayanka Bell, de son vrai nom Louise de Marillac-Aka, a été consacrée en 1994 plus belle voix féminine africaine lors des trophées des Lions d’or tenus à Paris. Elle commence sa carrière d'artiste dans les années 1980 sur un morceau écrit par elle, IWassado, suite au décès tragique de son frère aîné. Nayanka écrira plusieurs chansons sur des thèmes liés à l'éducation et aussi à l'incontournable sujet de l'amour.

Mais son expérience l'a portée tout d'abord à la RTI où elle interprétait avec sa voix angélique de vielles chansons à succès d’auteurs très connus comme Barbara Streisand – d’ailleurs elle sera surnommée la Barbara Streisand d’Afrique par la presse ivoirienne – puis aussi et surtout de Thelma Houston.

Son visage et sa voix au grand jour, elle débute dans l’arrangement de sa première composition, Iwassado, avec un des grands noms dans le milieu musical d’alors et d’aujourd’hui, comme Jacob Devarieu, d’où l’encadrement garanti et au final le succès. Ces moments de gloire n’ont certes pas durés, deux décennies à peine, mais l’empreinte de sa voix reste pour beaucoup un des souvenirs de ces années-là.

« Ah ah Maria, j’adore, j’adore, oui j’adore ça… Allez, papa, vas-y Matumba, fais-moi danser au rythme de ton tam-tam… » Ce sont là des paroles de cette chanson où plusieurs séquences du clip nous présentaient à l’époque le fameux hôtel Ivoire d’Abidjan. D’autres vont dire qu’elle a été la première artiste ivoirienne à bien vendre l’image de son pays. Pays où malgré les troubles politiques, elle a sa résidence principale pour préserver, comme elle le dit dans ses déclarations, « son attachement pour la patrie de son papa et où elle est née ». Ce sont ses racines qu’elle souhaite transmettre à ses enfants.


Luce-Jennyfer Mianzoukouta