Les Dépêches de Brazzaville



Sport : Astride Mikoko, une gymnaste qui rêve de s’envoler


Entre ses études supérieures, la gymnastique et la danse contemporaine, l’agenda d’Astride  Mikoko est joliment rempli.  S’i y a, dans ses écouteurs, des titres comme « Te rembi » de Céline Banza ou « Meilleur ami » de Rosny Kayiba comme pour dire que sa passion de toujours reste  la musique, sa « meilleure amie »  depuis  l’école primaire reste cependant  la gymnastique.  C’est à l’âge de 14 ans qu’elle rejoindra dans un premier temps le club de Blia Gym au quartier Mpaka avant de s’inscrire, plus tard en 2017, à l’Olympique Gym.  Elle décroche, en ligue départementale, sa première médaille, elle sera d’argent. Cela lui vaut d’être sélectionnée pour l’épreuve nationale à Brazzaville mais ses parents sont réticents à ce voyage si loin de son quartier Tié-Tié, de Pointe Noire où vit la très jeune gymnaste alors adolescente et déçue de n’être pas du voyage.  L’année 2018 lui offrira une seconde médaille de bronze avant que, l’année suivante, le métal ne se transforme pour la première fois en or.

Astride ne dispute pour le moment que des compétitions départementales et cela semble suffire à son bonheur pour assouvir sa passion. Malgré tout, elle aimerait faire « le grand écart » pour aller au plus haut niveau comme elle l’avoue : «  Oui, la gym c’est ma passion et, comme toute compétitrice, j’ambitionne de franchir de nouveaux paliers pour  rejoindre les meilleurs de cette discipline ».  Spécialiste de la gymnastique artistique, où elle multiplie avec l’élégance nécessaire de multiples figures,  Astride s’est également donné le souffle suffisant pour s’adonner à la gym aérobic qui demande plus d’aptitudes physiques.  Aux barres asymétriques, barre fixe ou anneaux, la jeune femme préfère les figures artistiques et, quant à la gymnastique acrobatique, Astride se veut plus mesurée : « La gym acrobatique, j’en ai fait un peu oui et j’aime assez la pyramide humaine.  En duo, ça allait à peu près aussi mais j’avoue qu’en solo j’avais beaucoup d’appréhension avec les risques de blessures qu’il faut savoir accepter. C’était psychologiquement comme une barrière. Alors, j’ai préféré ne pas continuer car il est trop difficile de progresser lorsqu’on se met des freins comme ça. Il faut savoir se donner à fond et c’est ce que je fais dans mes autres disciplines qui exigent aussi quelques acrobaties ».

Sans cesse encouragée par son coach, Brice, elle enchaîne en effet chaque entraînement avec une farouche volonté car, à vingt ans, la gracile Astride est encore comme un diamant brut à polir qui ne veut pas laisser passer la chance de briller au sommet de la gymnastique congolaise.  Etudier, chanter, danser [Elle excelle en danse contemporaine], pratiquer sa passion et sourire à la chance, voilà comment se décline, jour après jour, le quotidien d’une gymnaste dans un sport où la République du Congo se taille bien souvent la part du lion lors des championnats africains comme ce fut le cas en 2018.  A cet effet, on saluera la mémoire de François Bakana, le président de la Fédération congolaise de gymnastique décédé le 5 février de cette année à l’âge de 60 ans, rappelant que sous sa direction les Diables rouges ont obtenu quarante-trois médailles lors des compétitions internationales.

 

 


Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Astride Mikolo