Les Dépêches de Brazzaville



Téléphonie mobile : un réajustement des prix en l’espace de quelques semaines


Les élus du peuple veulent en savoir plus sur la hausse des tarifs de communication par les sociétés de télécoms. Dans le viseur de l’Assemblée nationale, il y a la société Airtel qui a augmenté ses prix d’au moins 50 % depuis le début du mois de juillet, notamment pour la connexion internet. Pour l’initiateur de la question orale avec débat, le député national Josué Mufula, il s’agit d’une augmentation « subite et vertigineuse » qui nécessite une explication du ministre chargé du secteur. Dans sa correspondance datant du 7 juillet et adressée au ministre des PTNTIC, Augustin Kibassa Maliba, il évoque sans détour une « escroquerie » de l’épargne du peuple RD-congolais.      

Entre-temps, sur le terrain, les vendeurs et grossistes de cartes prépayées s’en remettent aux autorités compétentes pour calmer la tempête sociale suscitée par la nouvelle hausse des prix de ce service. En deux semaines exactement, il y a eu une augmentation allant de 1 900 à 2 200 FC dans plusieurs points de vente de Kinshasa. Par ailleurs, la même tendance haussière est constatée naturellement dans la commercialisation des forfaits d’internet. En avril dernier déjà, la carte prépayée de cent unités était passée de 1 700 à 2 000 FC, suscitant la colère des utilisateurs des services. A cette période, certains analystes ont affirmé craindre un nouvel emballement des prix du fait de la dépréciation continue de la monnaie nationale face au dollar américain. Tout n’était qu’une question de temps : « L’augmentation des prix vient directement des réseaux de communication. Eux-mêmes expliquent cette situation par la hausse du taux d’échange avec la devise américaine », a commenté un grossiste.

La pression continue du marché de change sur les prix intérieurs n’augure pas un lendemain meilleur dans ce secteur, même si certains utilisateurs se disent rassurés des pourparlers entre les autorités RD-congolaises et les opérateurs de téléphonie mobile. « Nous ne demandons pas au gouvernement de nager à contre-courant, en imposant des prix qui ne reflètent pas la réalité du marché. Cette attitude quasi-irresponsable à la limite a fait beaucoup de mal à notre économie dans le passé », a-t-il renchéri. 

A ce stade, personne ne saurait présager du dénouement possible après l’actuelle hausse de près de 20 % de ces services. Nombre d’utilisateurs n’hésitent pas à accuser directement les sociétés de téléphonie mobile de faire de la spéculation en cette période difficile pour le pays qui est engagé dans une âpre lutte contre la pire pandémie du siècle. Pour eux, il est indispensable de répondre aux attentes des abonnés. Une affaire à suivre.

 


Laurent Essolomwa