Les Dépêches de Brazzaville



Tourisme africain : des résultats probants malgré un classement décevant dans le monde


Pour faire décoller le secteur du tourisme, l'Afrique doit agir rapidement dans plusieurs domaines et tirer profit des expériences réussies d’autres pays de la région, dont le Rwanda en matière d’infrastructures et d’amélioration de la qualité de l’accueil. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a publié les derniers chiffres des destinations touristiques prisées dans les cinq continents. Dans l’ensemble, il en ressort malheureusement une piètre prestation du continent africain même si son score s’est amélioré d’une année à l’autre. En effet, les chiffres révèlent globalement que l’Afrique, en dépit de la diversité des pays, n’a pas réussi à tirer une grande partie des revenus du tourisme international faute d’investissements conséquents dans les infrastructures de base. Seulement une dizaine de pays africains comme l’Afrique du Sud, les Seychelles, la Tunisie, l’Ile Maurice et la Namibie s'est démarquée grâce à des investissements massifs dans les infrastructures de base. Selon l’OMT, ces pays ont perçu avant les autres le potentiel socio-économique que renferme le secteur du tourisme et y attachent désormais une plus grande attention.

En comparant les performances par continent, l’Asie a attiré 323 millions de visiteurs pour des recettes de l’ordre de 390 milliards de dollars américains. L’Amérique vient juste après, avec 211 millions de touristes pour des recettes de l’ordre de 326 millions de dollars américains. Enfin, l’Europe est restée en tête des continents les plus visités l’année dernière. Elle a attiré 672 millions de visiteurs pour des recettes de 519 milliards de dollars américains.

Des chantiers majeurs pour l’Afrique

Le défi prochain pour le continent africain sera d’arriver à faire pencher la balance dans l’autre sens. Mais pour y parvenir, l’OMT a recommandé de lever les trois principales contraintes : administrative, réglementaire et infrastructurelle. Au niveau administratif, le constat encourageant est l’effort africain pour se doter d’une stratégie nationale de développement du tourisme. Cette démarche permettra de déceler les obstacles qui bloquent encore l’ascension du secteur dans un contexte pourtant favorable. Il y a également les formalités administratives laborieuses pour obtenir un visa d’entrée. Le continent africain enregistre un grand retard dans la mise en œuvre du visa électronique. « Le service qui facilite l’obtention des titres consulaires peut jouer un rôle décisif dans le choix de la destination finale ». Après avoir réglé ce problème, il faut porter une attention particulière sur le prix du billet d’avion. Les touristes étrangers rejoignent les pays africains par les vols des compagnies aériennes privées étrangères, pratiquant souvent des tarifs prohibitifs. Avec leurs budgets limités, la majorité des touristes est contrainte de passer par ces compagnies à défaut de contacter une compagnie de transport national assurant la liaison.

Enfin, la question des infrastructures revient très souvent. L’accueil est l’étape la plus importante qu’on ne peut pas négliger. Il faut des hôtels, des infrastructures physiques de base comme les aéroports, les ports et les réseaux routiers et ferrés, note l’OMT. Il ne faut pas oublier non plus l’assainissement, l’approvisionnement en eau potable et surtout l’électricité. Le moyen de communication reste également une priorité pour garantir l’attrait du pays.  


Laurent Essolomwa