Les Dépêches de Brazzaville



Transfert de fonds : 33 milliards $ vers l’Afrique subsaharienne en 2014


La sous-région connaît ainsi une reprise modeste cette année. En pourcentage du PIB, il y a des pays où les envois de fonds ont le plus gros poids, notamment le Lesotho, la Gambie, le Libéria, le Sénégal et le Cap vert. En pourcentage des réserves de change, il y a des pays comme le Soudan, le Sénégal, le Togo, le Mali et le Cap vert. Par ailleurs, la sous-région devra drainer des envois de fonds de l’ordre de 34 milliards de dollars américains US en 2015.

Ces chiffres sont révélés dans la toute dernière édition de la note d’information de la Banque mondiale (BM) sur les migrations et le développement. Il s’agit d’un document stratégique qui paraît indiquer pour inspirer les experts dans la conception des politiques de développement. En effet, il y a l’importance grandissante des envois de fonds au fil des années. Au-delà, cette augmentation notable se fait sur fond d’explosion des migrations forcées dues à des conflits qui ont concerné 51 millions de personnes, un niveau sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale. L’Afrique subsaharienne a connu une augmentation des migrations forcées à cause des conflits intérieurs, de l’instabilité au Soudan du sud et des actions déstabilisatrices de Boko Haram. Il ne faut pas écarter la sécheresse qui a sévi dans la corne de l’Afrique.

Au cours de 2014, les migrants vont envoyer 435 milliards de dollars américains US vers les pays en développement, soit une hausse globale de 5% par rapport à 2013 alors que la progression était de 3,4% entre 2012 et 2013. Cette tendance haussière est alimentée principalement par les envois de fonds à destination de l’Asie et de l’Amérique latine. Pour 2015, l’on n’exclut pas que ces envois atteignent les 454 milliards de dollars américains US. Ensemble avec les envois de fonds à destination des pays à revenu élevé, l’on arrive à un montant total de transferts dans le monde représentant 582 milliards de dollars américains en 2014, et 608 milliards de dollars américains en 2015.

Inutile de rappeler l’importance de ces grandes quantités de devises pour l’équilibre de la balance de paiement des pays en développement. C’est le cas de l’Égypte, du Pakistan, d’Haïti, du Honduras et du Népal où ces envois ont permis de couvrir une part considérable de la facture des importations. En pourcentage du PIB, ces envois ont représenté, notamment, 20% pour la Gambie et 18% pour le Libéria.  

Pour 2014, les deux plus gros bénéficiaires sont l’Inde et la Chine, avec un volume estimé respectivement à 71 et 64 milliards de dollars américains US. Pour l’Inde qui vient en première position, son principal atout est de disposer du nombre le plus important d’émigrés dans le monde, soit 14 millions de personnes.      


Laurent Essolomwa