Les Dépêches de Brazzaville



Turquie: vers la cessation des hostilités


Dans une déclaration conjointe turco-américaine sur le nord-est de la Syrie, signée le 17 octobre, à Ankara, en République turque, les deux pays ont réaffirmé leur engagement dans la lutte contre le terrorisme.

La Turquie a lancé, le 9 octobre, l’opération « Source de paix », afin d’assurer la sécurité de son territoire. Le but de celle-ci étant d’éliminer la menace terroriste qui guette le pays le long de ses régions frontalières.

« La Turquie n’a jamais accepté un corridor géré par un groupe terroriste sur sa frontière. Nous avons proposé à plusieurs reprises la création d’une zone de sécurité, y compris à l’Assemblée générale des Nations Unies. Nous avons demandé aux Etats-Unis de cesser de fournir l’appui matériel aux terroristes », a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, en réponse aux nombreuses questions posées sur la scène internationale concernant cette opération.

Pour répondre aux préoccupations de la Turquie en matière de sécurité nationale, les deux parties ont convenu de l'importance et de la fonctionnalité d'une zone de sécurité, y compris la reprise des armes lourdes du YPG, la désactivation de leurs fortifications et de toutes autres positions de combat. Cette zone sera principalement appliquée par les forces armées turques et les deux parties renforceront leur coopération dans tous les aspects de sa mise en œuvre.

Après cette phase, la Turquie s’est engagée à interrompre l'opération "Source de paix" afin de permettre le retrait du YPG de la zone de sécurité dans les cent vingt heures. « L'opération Source de paix prendra fin à l'issue de ce retrait », annonce Ankara.

Une foiscette opération suspendue, les États-Unis ont convenu de ne plus imposer de sanctions en vertu du décret exécutif du 14 octobre, intitulé "Blocking property and suspending entry of ertain persons contributing to the situation in Syria", et ils travailleront et consulteront le Congrès, le cas échéant, pour souligner les progrès accomplis en vue d'instaurer la paix et la sécurité en Syrie, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies. Une fois que l'opération aura pris fin, les sanctions actuellement prévues par le décret exécutif susmentionné seront levées.

"Des préoccupations légitimes"

Après avoir réaffirmé leur relation, vieille de soixante-sept ans, en tant que membres de l’Otan, les États-Unis ont dit comprendre les préoccupations légitimes de la Turquie en matière de sécurité à sa frontière sud.

« La Turquie et les États-Unis conviennent que les conditions sur le terrain, notamment dans le nord-est de la Syrie, nécessitent une coordination plus étroite sur la base des intérêts communs », peut-on lire dans le document qui souligne : « La Turquie et les États-Unis restent déterminés à protéger les territoires et les populations de l'Otan contre toutes les menaces, avec une solide compréhension du principe "un pour tous et tous pour un" ».

Ainsi, ils se sont engagés à poursuivre la lutte contre l'organisation terroriste EIIL/Daech. Il s'agira notamment de coordonner les activités concernant les lieux de détention et les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays dans les zones précédemment contrôlées par cette organisation, selon qu'il conviendra.

« La Turquie et les États-Unis s'accordent sur la nécessité de cibler uniquement les éléments terroristes, leurs cachettes, leurs repères, leurs positions, leurs armes, leurs mécanismes et leurs équipements, lors des opérations contre le terrorisme», note la déclaration avant de réitérer l’engagement des deux pays à respecter la vie humaine, les droits de l'homme et la protection des communautés religieuses et ethniques.

Au cours de cette rencontre, la partie turque a résolu d’assurer la sécurité et le bien-être des habitants de tous les centres de population situés dans la zone de sécurité contrôlée par les forces turques et réaffirmé qu'elle ferait preuve de la plus grande prudence, afin de ne pas nuire aux civils et aux infrastructures civiles.


Josiane Mambou Loukoula