Les Dépêches de Brazzaville



UNESCO : célébration du 20ème anniversaire du Projet la Route de l’esclave


Jean-Marie Adoua, ambassadeur du Congo auprès de l'UNESCOPlus qu’une commémoration, Jean-Marie Adoua place l’évocation mémorielle du fléau de l’esclavage transatlantique comme le refus d’une oppression injuste qui perdure. Il estime que l’histoire de la traite négrière est partie prenante de l’histoire du Bassin du Congo. Le refus d’un crime où ceux qui l’ont initié ont été vénérés et où ont été oubliées les victimes. « À notre époque, nous portons en nous la responsabilité et le devoir de maintenir une veille sur les méfaits de ce pan de la traite négrière. Car il en va de la compréhension des débats de société actuels au sujet de la diversité culturelle, gage du vivre ensemble », explique-t-il avec pertinence.

Le Congo est membre signataire de la journée sur la prise en compte du devoir de mémoire du souvenir de la traite négrière et de son abolition. « Compte-tenu de la situation géographique du Congo, une façade vers l’océan atlantique, notre pays a joué et continue à jouer un rôle sur le projet de « la Route de l’esclave ». Pour le pays que je représente, promouvoir le dialogue des cultures et la compréhension entre les peuples du monde est un des objectifs majeurs ».

« Certes, quatre siècles de colonisation, de traite négrière, d’esclavage et travaux forcés ont eu raison de nos contrées. Les résistances silencieuses se sont organisées jusqu’à briser les chaînes lors de l’insurrection qu’a connue l’île de Saint-Domingue, aujourd’hui Haïti et République Dominicaine, dans la nuit du 22 au 23 août 1791.  D’une façon radicale et irréversible, le système esclavagiste doit être dénoncé par tous les canaux éducatifs et pédagogiques possibles. La réflexion éthique sur la portée et les conséquences de ce système doit éclore. Que dans les sociétés multiethniques où nous vivons, les nouvelles formes d’esclavage soient enrayées au-delà du vœu pieux », a conclu Jean-Marie Adoua.Irina Bokova, directrice de l'UNESCO s'apprêtant à lâcher une colombe lors du 20ème anniversaire  du projet La Route de l'esclave

L’affluence cosmopolite de la salle et l’intensité des échanges lors de la commémoration a montré l’intérêt suscité par le sujet. Plusieurs personnalités l’ont honoré par leur présence. Parmi celles-ci,  Christiane Taubira, rapporteuse de la loi portant son nom en mai 2001, qui tend à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité.


Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Jean-Marie Adoua, ambassadeur du Congo auprès de l'UNESCO Photo 2 : Irina Bokova, directrice de l'UNESCO s'apprêtant à lâcher une colombe lors du 20ème anniversaire du projet La Route de l'esclave Photo 3 : Jean-Marie Adoua et Lilian Thuram à l'issue du lâcher symbolique des colombes lors du 20ème anniversaire du projet La Route de l'esclave