Epidémie : Ebola s’exporte en Ouganda

Mercredi 12 Juin 2019 - 15:00

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Présente à l'est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis plus de dix mois maintenant et après avoir causé plus de mille trois cents décès, la maladie vient de traverser la frontière pour l'Ouganda où un premier cas a été détecté, le 11 juin, à l’hôpital de Kaganda.

Jusque-là circonscrite dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, en RDC, l’épidémie à virus Ebola est en train d’étendre, aujourd'hui, ses tentacules dans les Etats voisins. L’Ouganda dont la promiscuité avec les territoires congolais de l’est affectés (Ituri et Grand-Kivu) représentait un motif d’inquiétude, n’a pas échappé à l’effet contagieux d'Ebola. Le virus y a détecté, le 11 juin, à l'unité de traitement de Kaganda. En effet, l’échantillon de sang prélevé par le personnel soignant de ce centre hospitalier ougandais, sur un enfant de 5 ans, s’est avéré positif. Nonobstant tous les efforts des médecins pour maintenir en vie cet enfant, l’irréparable s’est produit le 12 juin, juste le lendemain de sa prise en charge dans ce cet hôpital. Il s’agit là du premier cas de cette maladie en Ouganda depuis son apparition, il y a dix mois,  en terre congolaise.

Après investigations, il en découle que la mère de l’enfant, une Congolaise, était mariée à un sujet ougandais mort, lui aussi d’Ebola, en RDC. De retour en Ouganda, le 9 juin, après avoir assisté aux funérailles de son défunt mari, la maman et son fils ont transité par le poste frontière de Bouerra, avant d’atteindre le district de Kassese où ils résident. Le temps d’y arriver, l’enfant a commencé à présenter des symptômes de la maladie à virus Ebola (vomissement du sang, diarrhées, douleurs musculaires, maux de tête, fatigue, douleurs abdominales, etc). Le décès du petit a éveillé la conscience des autorités ougandaises qui ont vite fait d’annoncer la présence du virus Ebola sur leur territoire, tout en lançant une alerte qui a ébranlé l’opinion nationale.

La présence de la maladie confirmée par les autorités sanitaires ougandaises

Dans une intervention à la télévision officielle, le ministre ougandais de la Santé a reconnu que les équipes médicales en RDC leur avaient  « alerté sur la présence en Ouganda des personnes ayant été en contact avec un mort du virus Ebola », avec leurs noms et contacts téléphoniques à l’appui. Ces messages d’alerte avaient-ils été pris au sérieux par les autorités ougandaises ? Difficile à dire. Une chose est sûre, c’est que les dirigeants des deux pays sont déjà en pourparlers et examinent la possibilité de rapatriement des proches du malade en RDC afin, dit-on, de se rassurer de leur état sanitaire.

A noter, par ailleurs, que la RDC et l’Ouganda avaient tenu, en novembre 2018, une réunion interministérielle par le truchement de leurs ministres de la Santé qui a permis de mettre en place des mesures visant à empêcher la transhumance d’Ebola à travers leurs frontières communes. L’option d’une surveillance permanente et accrue des points d'entrées et de sorties était levée pour prévenir toute propagation à vaste échelle. L'Ouganda s'était mis en état d'alerte depuis le début de l'épidémie dans l'Est de la RDC où plus de deux-mille cas  ont été enregistrés.  

L’efficacité de toutes ces précautions est aujourd’hui sujette à caution suite au cas détecté à l’hôpital de Kaganda. En attendant les retombées de la réunion transfrontalière entre les autorités sanitaires des deux pays prévue incessamment, l’Ouganda procède d’ores et déjà à la distribution des vaccins anti Ebola. Toutes les personnes ayant été en contact avec l'enfant décédé ou étrangères à la famille ont été invitées à se faire vacciner pour leur protection.

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les autorités sanitaires ougandaises ont lancé l'alerte contre Ebola

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