Violences en Ituri : plus d'une centaine de morts en cinq jours

Samedi 15 Juin 2019 - 18:48

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Des décès ont été enregistrés en moins d'une semaine lors des attaques à caractère ethnique qui ont ensanglanté le territoire de Djugu , au nord de la ville de Bunia, chef-lieu de la province.

La province de l’Ituri est, depuis un certain temps, en proie à des violences extrêmes entretenues par des assaillants non autrement identifiés qui soumettent la population à des attaques récurrentes. Villages rasés, maisons incendiées, des récoltes abandonnées, des corps sans vie jonchant les rues, etc., l’image apocalyptique qu’offrent plusieurs localités du territoire de Djugu est révélatrice du degré de violence perpétrée dans cette partie du pays. A en croire la société civile, plus d'une centaine de personnes ont été tuées en moins d'une semaine lors des ces violences à caractère ethnique. Au nord de la ville de Bunia, chef-lieu de la province, la situation est encore pire. Des sources locales craignent qu’elle ne se dégrade davantage au regard des morts enregistrés.   

Face à la recrudescence de ces violences, l’autorité provinciale se démène pour  tenter de restaurer la sécurité en Ituri. Le gouverneur, Jean Bamanisa, s’est rendu vendredi dernier, dans le territoire de Djugu, où il a visité certaines agglomérations dont Iga, Bambu, Kobu et  lancé un message de paix à la population. Le lendemain, il s’est retrouvé à Mahagi où plus de trente personnes ont été tuées, en mai dernier, par des hommes armés.  Dans cette région riche en or et en pétrole, des villageois ont été contraints d'abandonner leurs champs en cette période consacrée aux récoltes des "haricots", aliment de base dans la région.

Par ailleurs, la riposte aux assaillants de la part des FARDC paraît être faible en intensité, font observer certaines sources locales qui redoutent la persistance, dans la durée, de ces violences. Réagissant à cette situation, l’opposant Martin Fayulu Madidi pense il y a une main noire qui cherche à affaiblir les communautés de cette partie du pays. « Je dénonce les tueries qui se commettent en Ituri (Mahagi, Irumu, Djugu et ailleurs). Une main noire opère en Ituri pour affaiblir nos communautés et ainsi opérer en toute quiétude. Je félicite mes compatriotes qui ont observé trois jours de ville morte en guise de protestation », a-t-il indiqué sur son compte Twitter.     

Alain Diasso

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