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Samedi 22 Juin 2019 - 18:15

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Ils ont entre leurs mains la vie de leurs semblables, de leurs compatriotes et le savent, mais ils pêchent, volontairement ou non, par appât du gain et par concupiscence. Assez paradoxalement pourrait-on dire, Ils ont par-dessus tout le sentiment de bien faire, de mieux faire, surtout ils mettent en avant et très souvent les conditions difficiles dans lesquelles ils exercent leur métier. Ils, ce sont les médecins qui exercent dans les établissements publics de santé, à Brazzaville et à l’intérieur du Congo.

De l’avis des experts du ministère de la Santé, leur tutelle, les médecins congolais fréquentent de moins en moins les hôpitaux publics où, en tant qu’agents de la Fonction publique en fonction, ils devraient plutôt être plus présents. Leur désertion de ces établissements aux heures de travail joue à la fois sur la baisse des recettes attendues de leurs prestations et sur la consultation des malades qui accumulent des rendez-vous infructueux auprès des médecins.

Il est de notoriété publique que les officines médicales privées se sont multipliées dans le pays depuis près d’une trentaine d’années. À la faveur de la libéralisation de ce secteur d’activités, médecins et autres prestataires de santé proposent leurs services moyennant une facturation parfois prohibitive. Le problème ne se pose pas réellement en termes de coût, il tient au fait que les mêmes qui exercent dans les établissements publics privilégient leurs propres cabinets alors que le contrat avec l’Etat dispose qu’ils doivent rester à leurs postes jusqu’à la fin de l’heure.

À partir du moment où s’exercera, désormais, un contrôle permanent dans les formations sanitaires publiques et privées, ainsi que le promet l’inspection générale de la santé, peut-être seront allégées les peines des patients en consultation. Si l’on veut qu’une telle mesure produise ses effets, il importe de faire en sorte que l’administration de tutelle ne s’arrête pas aux seuls effets d’annonce. À plusieurs reprises, lois, décrets, arrêtés pris pour assainir la gouvernance publique et rendre l’espoir aux Congolais sont restés lettre morte.

Dans un domaine aussi sensible que celui de la santé publique, agiter l’artifice de la sanction sans aller au fond des choses contribuerait à retarder la lutte contre les antivaleurs, cette gangrène qui grève les espérances sur le chemin du développement national.

Les Dépêches de Brazzaville

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