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L’Afrique doit être une priorité environnementale

Jeudi 27 Juin 2019 - 22:00

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Au moment où l’économiste et écologiste danoise Inger Andersen prend ses fonctions en tant que directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), il est important de lui rappeler la place prioritaire que doit occuper l’Afrique dans le combat climatique planétaire.

Le Pnue constitue le lien entre la science et les politiques des gouvernements. C’est un moteur essentiel du changement et de la préservation de la planète. Sa stratégie à moyen terme et le programme de travail qui l’accompagne sont pleinement alignés sur les Objectifs de développement durable, sur l’accord de Paris et sur les nombreux autres processus internationaux. Inger Andersen devra donc favoriser des mesures de plus grande ampleur pour répondre aux changements climatiques, à la perte de la biodiversité et à la pollution, pendant son mandat de quatre ans.

Inger Andersen doit aussi avoir à l’esprit qu’auparavant, un mandat à la tête d’un organisme environnemental n’avait jamais été aussi visible et reconnu. Tout simplement parce que, jamais avant, les enjeux planétaires concernant l’environnement n’avaient été aussi importants. La pollution de l’air, des sols et des eaux intoxique la planète, depuis les profondeurs de l’océan jusqu’au plus haut sommet des montagnes. Le dernier signal d’alarme en provenance du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat nous informe que l’on ne dispose que de peu de temps pour nous prémunir des pires effets des changements climatiques. Des scientifiques de nombreux organismes avertissent que l’activité humaine est en train de dévaster la biodiversité, menace les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la société telle que nous la connaissons. Et les premiers à subir les conséquences néfastes de ce dérèglement sont les pays pauvres.

Il y a donc un travail sérieux à mener pour Inger Andersen. Elle doit assurer un environnement sain pour tous, car cela est essentiel au développement, à la paix, à la stabilité et à l’élimination de la pauvreté. Les habitants des pays riches en particulier doivent modifier leur empreinte environnementale : la façon dont ils consomment et rejettent les déchets, la façon dont ils planifient et construisent, la façon dont ils alimentent leurs sociétés en énergie, dont ils mesurent la croissance et la façon dont ils partagent la planète avec les autres espèces.

Inger Andersen doit prendre la tête du Pnue convaincue qu’elle peut apporter des transformations importantes dans la gestion de l’environnement et mettre l’Afrique, qui abrite d’ailleurs le siège (Kenya) de cette organisation, au cœur de son mandat.

Mettre l’Afrique en priorité car, à titre d’exemple, sept millions de personnes, principalement sur ce continent, meurent en raison de la pollution atmosphérique chaque année. Cela signifie que les pays qui polluent le plus la planète doivent agir pour des modes de consommation et de production durables. Cela signifie également qu’il faut militer pour une planète alimentée par des énergies propres. En prenant des mesures saines et durables, l’humanité dans son ensemble récoltera les bénéfices d’un environnement sain et prospère pour les siècles à venir.

Tous ces changements exigent une refonte fondamentale des pratiques que doit mener la nouvelle directrice du programme. Les pays pollueurs doivent s’accorder sur des objectifs ambitieux, afin d’enrayer la perte de la biodiversité tout en tirant les leçons du passé. Inger Andersen doit s’atteler à maintenir et à faire respecter les standards élevés attendus d’une institution dotée d’un mandat international aussi puissant que le Pnue au moment où la planète le demande le plus.

 

Boris Kharl Ebaka

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Édition du Samedi (SA)

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