Lamuka : l’offre de dialogue avec Félix Tshisekedi fait jaser

Mardi 9 Juillet 2019 - 16:00

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« La coalition Lamuka va rencontrer le président Félix Tshisekedi après la formation du gouvernement », a révélé, au cours d’une récente intervention médiatique,  Christophe Lutundula, cadre d’Ensemble pour le changement de Moïse Katumbi. Une démarche que récusent d’autres composantes de cette plate-forme qui y voient une tentative de  crédibiliser un régime résultant d’un hold-up électoral.

Ensemble pour le changement, le regroupement politique que préside Moïse Katumbi Chapwe, se dit disposé à rencontrer le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, afin d’aborder avec lui certains sujets d’intérêt national pour le bien de la population. Membre de la coalition Lamuka, Ensemble pour le changement espère que sa proposition sera validée par les autres composantes de l’ancienne plate-forme électorale ayant porté la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle de décembre 2018. Pour Christophe Lutundula qui a livré cette information sur Top Congo FM, lors de son intervention du 8 juillet, cette rencontre devra intervenir après la formation du gouvernement, afin d’éviter toute suspicion autour de la participation de l’opposition en son sein. En effet, l’actuel coordonnateur du présidium de Lamuka, Moïse Katumbi, avait déjà levé l’option quant à la non-participation de son regroupement politique au prochain gouvernement.   

Le secrétaire permanent du bureau politique d’Ensemble pour le changement estime que cette offre de dialogue cadre bien avec la perception de l’opposition prônée par Lamuka, celle d’une opposition républicaine et constructive. « C’est ça la proposition que moi j’ai faite et je pense que la proposition de Moïse Katumbi est une proposition transparente, sincère et conforme à notre perception de l’opposition qui doit être une opposition républicaine, une opposition de contribution, une opposition vigile de la démocratie et du respect des institutions de la République », a-t-il soutenu.

Parlant des matières qui constitueront éventuellement l’ordre du jour de cette rencontre avec le chef de l’Etat, Christophe Lutundula estime que cette réunion devra porter notamment « sur la décrispation politique, la réforme du système électoral en vue de préparer dans la sérénité les élections de 2023 et sur les droits de l’opposition, garantis par la Constitution ». Et d’ajouter : «Nous devons également nous mettre d’accord avec le chef de l’Etat sur la manière d’assurer la paix civile dans notre pays et de sécuriser l'ensemble de notre population, notamment celle de l’est ».  

Une démarche jugée inopportune

Si, au niveau d’Ensemble, l’on est convaincu de la portée salutaire de cette démarche, les autres composantes de Lamuka ne sont pas prêtes à y adhérer. C’est notamment le cas de la Dynamique de l'opposition, un autre regroupement affilié à  Lamuka qui juge inopportune pareille démarche visant à crédibiliser un régime résultant d’un hold-up électoral. Proche d’Adolphe Muzito et de Martin Fayulu, Steve Kivuata pense que l’option de rencontrer le président de la République n’a jamais été levée par le présidium de Lamuka. « On ne peut pas crédibiliser un régime sorti du hold-up électoral. Si rencontre devrait y avoir, c’est d’abord après une réunion du présidium, où les options claires doivent être levées », a réagi le porte-parole de Lamuka.

Pour lui, la seule option sur la table de cette plate-forme est celle proposée par Martin Fayulu, qui réclame notamment la mise en place d’une institution des réformes institutionnelles et des élections anticipées. Une proposition que rejette, par ailleurs, Ensemble qui estime n’avoir jamais été associé aux discussions relatives au plan de sortie de crise proposé par Martin Fayulu.

Autant dire que les violons ne s’accordent plus entre Moïse Katumbi et ses pairs de Lamuka quant à l’attitude à adopter vis-à-vis du nouveau pouvoir. Ces discordances risquent d’hypothéquer la tenue de la réunion d’évaluation de Lamuka que l’ex- gouverneur du Katanga se propose d’organiser à Lubumbashi, le 26 juillet. Et pourtant, il devient plus qu’urgent pour les principaux leaders de Lamuka de se mettre autour d’une table afin de lever toutes les zones d’ombre qui sapent leur désir d’unité.

Alain Diasso

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